Il n'est certes pas certain qu'il soit encore besoin 50 ans plus tard d'encenser Psychose, chef d'œuvre du genre voire initiateur d'un genre, preuve à chaque plan du génie d'Hitchcock pour mettre en scène mais surtout, pour raconter.
Sauf qu'il reste malgré tout quelques irréductibles cinéphiles n'ayant encore jamais visionné cette perle noire, et que certains d'entre eux se baladent - de source sûre - dans les environs de l'Etagère.

Prétexte parfait donc, pour s'étendre un peu sur un film légitimement culte car demeurant plus que la simple somme de ses composants. Parce qu'au-delà de sa scène d'anthologie, de la phénoménale partition de Bernard Hermann (servant toujours de référence aujourd'hui), de la finesse de la réalisation, d'une Janet Leigh impeccable et même de la trouille mémorable qu'il impose, Psychose est d'abord une œuvre très audacieusement construite, dont la structure narrative bouleverse les codes habituels et qui se permet donc de surprendre de bout en bout.

De son générique brut créant immédiatement le malaise à sa scène finale absolument glaçante, le film maintient une tension permanente sans abuser de ses effets, distille ses indices avec naturel dans la narration et offre une nouvelle lecture des thèmes chers à Hitchcock. Il prouve aussi et surtout que derrière sa maîtrise absolue du geste technique, le réalisateur est un véritable artiste.
Reste qu'il est difficile d'en dire plus (notamment sur la distribution ou sur les mécanismes du scénario) sans gâcher le plaisir de qui n'a pas encore vu cette pellicule d'anthologie à qui mille autres films doivent depuis leur existence. La seule question qui se pose au final étant de savoir s'il peut justement faire le même effet à ceux qui auront d'abord vu les nombreuses œuvres ayant emprunté à Psychose sa musique, ses ressorts, son découpage narratifs, en somme son essence.

J'attends non sans impatience de le savoir.