Ce roman pose plus de questions qu’il n’a de réponse et c’est ce qui en fait l’intérêt. Grande entreprise falsificatrice et scénaristique, le CFR module la réalité présente et passée. Et dans son sein, ce sont des centaines d’agents qui, sans avoir connaissance du but, travaillent nuit et jour pour créer des dossiers sur des sujets qui les touchent. Parmi eux agit Sliv, notre narrateur, qui défend corps et âme ses scénarios.
Antoine Bello construit sur le monde réel une sphère qui divulgue des informations erronées ou enjolivées et c’est ainsi que le lecteur s’engouffre dans un monde qu’il croit connaître mais dans lequel tout devient suspicieux. On ne connaît de l’histoire que ce qu’on nous en dit, les événements sont est le plus souvent racontés par les vainqueurs, qu’en est-il de ce qui s’est réellement passé? A quel point notre réalité est-elle falsifiée et au jour d’aujourd’hui manipulée par les médias?
Traversant les pays et plusieurs sujets de société, l’intrigue pourrait rapidement s’éloigner de l’œuvre de fiction, si elle n’était pas narrée par Sliv qui lui donne une dimension humaine.