RSS Twitter Facebook

 The Kite Runner (Les cerfs-volants de Kaboul)
Auteur : Khaled Hosseini
Année : 2003
Langue d'origine : anglais


8.5/10 (2 critiques)


Histoire :
Dans les années 70 à Kaboul, le petit Amir, fils d'un riche commerçant pachtoun, partage son enfance avec son serviteur Hassan, jeune chiite condamné pour ses origines à exécuter les tâches les plus viles. Inséparables, liés par une même passion pour les cerfs-volants, les garçons grandissent heureux dans une cité ouverte et accueillante. Mais ce lien va se briser à jamais.
 
Critique par Florence postée le 13-11-2009 à 00:36
Note : 9/10
Ce livre est probablement un des nouveaux "classiques" de notre époque, que l'on ne peut s'empêcher de recommander après l'avoir lu. The Kite Runner comporte tous les éléments nécessaires pour faire une bonne histoire : une intrigue, un contexte historique, une histoire d'amitié, d'amour un peu aussi, du danger, des personnages touchants, du dépaysement, de l'horreur, du bonheur, de la tristesse… Tout semble s'enchaîner sans le moindre heurt : du début à la fin, le lecteur se glisse dans l'histoire et se laisse porter par les enchaînements et les rebondissements.

On en ressort touché, peut-être aussi un peu grandi. Car au delà de sa première qualité romanesque, ce livre est aussi un témoignage formidable de la culture afghane, de ces petits détails qui font un peuple et un pays : les tournois de cerfs volants dans les rues de Kaboul, les bazars poussiéreux, les films américains au cinéma du quartier… Et bien sûr, quelques dizaines d'années plus tard, il y a l'arrivée des Talibans et du règne de la terreur : la transformation d'un pays qu'on a l'habitude de voir (nous, lecteurs occidentaux) en flash-infos pendant les JTs de 20h.

Ce roman apporte une notion d'humanité précieuse à l'Afghanistan. Ce qui m'empêchera de lui donner 10/10, c'est peut-être finalement cette maîtrise absolue de l'histoire, qui donne l'impression que l'auteur ne s'autorise aucune aspérité et aucun sentiment de travers. A force de tout calculer et de tout maîtriser pour faire de The Kite Runner un grand classique, Hosseini a peut-être juste oublié d'y laisser une petite étincelle, une seconde où l'on serait pris de court, surpris, perdu. Un moment où l'auteur nous lâcherait la main, quitte à nous laisser nous aventurer trop loin dans l'histoire, et en revenir blessé.


Votre avis rejoint-il cette critique ?
Oui (6)
/ Non (1)

Ca donne envie de découvrir le livre ! (3)
Critique par Julie postée le 15-04-2010 à 10:16
Note : 8/10
Craignant un peu l’effet « surpub » tant les avis émis à son sujet étaient emphatiques, c’est avec une certaine prudence que j’ai entamé ma lecture du Kite Runner. Prudence abandonnée au bout de trois ou quatre pages, car l’écriture délicate, élégante mais jamais arrogante d’Hosseini m’avait déjà charmée.

A partir de là, on ne peut que se laisser porter par cette plume touchante au service d’une histoire passionnante et de personnages incroyablement denses, vrais. Qu’il est agréable de découvrir un vrai roman « classique » à l’ère triomphante de la littérature post-moderne et de ses bizarreries pas toujours digestes. D’autant plus que cette caractéristique n’ôte rien à la force narrative brute du Kite Runner où tout s’enchaine avec fluidité et où, surtout, l’on intègre absolument tous les états émotionnels ou de pensée d’Amir.

A la manière de Zafón dans l’Ombre du vent, Hosseini fait un usage admirable de la narration à la première personne, décrivant les tourments intérieurs de son narrateur avec une incroyable précision ne relevant jamais de la froideur clinique. Chacun de ses mots est choisi avec soin, chaque phrase comme un coup de pinceau de plus pour dessiner un tableau magnifique mais torturé de la psyché d’Amir. Que celui-ci se montre noble ou lâche, soit indécis ou résolu, heureux ou désespéré, le lecteur partage non seulement ses émotions, mais comprend parfaitement de quelle façon ce petit garçon est en train de se forger en tant qu’homme, avec tout ce que cela suppose de doutes et d’imperfections. Autour de lui, chaque personnage annexe est subtilement esquissé pour un résultat en trois dimensions faisant presque douter du statut de fiction de l’ensemble. Il faut dire qu’en filigrane, l’auteur revient sur plus de trente ans d’Histoire Afghane, souvent intolérable, mais n’oublie jamais de le faire par le prisme de ses protagonistes, ancrant ainsi les événements dans de l’humain. Il aborde ainsi la lutte des classes, les fondations de la société afghane et bien évidemment, l’insoutenable domination des Talibans.

Un seul reproche à lui faire, qui n’en est pas vraiment un, plutôt une déception vis-à-vis d’un parti pris très bien maîtrisé : s’il n’est absolument pas gênant et à vrai dire, très ingénieux de voir les pensées, les mots ou le regard d’Amir s’occidentaliser une fois installé en Amérique, je n’ai pas forcément apprécié voir l’histoire faire de même. En effet, d’une mise en place tout en douceur des éléments et d’un traitement très psychologique et sur long terme des premiers événements, on passe à un dernier tiers beaucoup plus précipité où s’enchainent des rebondissements qui ne demeurent imprévisibles que parce qu’on ne les attendait pas dans un roman de ce genre. Jusqu’à une fin qui boucle la boucle, on a donc le sentiment, bien que le style n’ai pas faibli et les qualités premières du récit soient toujours là, de lire presque tout autre chose tant la construction narrative diffère pour quelque chose de plus « américain », plus typique d’un genre qui n’est pas vraiment le roman classique recherché ici. Au sortir, avec le recul, dommage peut-être, mais au présent, les mots restent tels que cela ne gâche pas un instant le plaisir de la lecture.


Votre avis rejoint-il cette critique ?
Oui (2)
/ Non (0)

Ca donne envie de découvrir le livre ! (0)
EN DIRECT DE TWITTER
VOUS AIMEREZ PEUT-ETRE...
Aucun film/livre n'a pu vous être recommandé.

(Comment ça marche ?)