Mi-policier, mi-documentaire, L’éclat du diamant cherche à inventer un genre nouveau et possède clairement du potentiel. Malheureusement, le livre manque d’un peu de fluidité pour devenir une révolution littéraire : non pas qu’il soit particulièrement ennuyeux, non, mais le bandeau « Le polar de l’été » résume finalement bien ses qualités et ses défauts : le polar se démarque par son originalité, mais « l’été » est bien présent à tous les chapitres. On s’imagine bien les doigts de pieds en éventail sur la plage. Autrement dit, le polar s’adresse au grand public et ne cherche pas à atteindre une qualité stylistique exemplaire...

Peut-être alors manque-t-il d’un peu de complexité pour appâter les lecteurs plus exigeants. Les lourdeurs sont nombreuses et les dialogues un peu simplistes. Certains paragraphes, voire même certains chapitres, mériteraient d’être retravaillés complètement pour acquérir plus de force et de caractère. Il suffirait parfois de peu de choses : un correcteur intransigeant, armé d’un stylo rouge, qui n’hésiterait pas à rayer tous les détails inutiles qui hachent le rythme du récit.

Après ce travail de correction, L’éclat du diamant aurait, j’en suis persuadée, la possibilité de toucher un lectorat plus varié et de plaire autant aux lecteurs occasionnels qu’aux lecteurs avérés. Les idées sont bonnes et l'affaire policière bien menée. Mais en l’état, il laisse un drôle de goût d’inachevé dans la bouche et une certaine frustration de ne pas voir l’intrigue mieux exploitée. Le premier chapitre, par exemple, accumule un grand nombre de bévues stylistiques qui (à force) deviennent parfois risibles. Si j’avais pioché le livre par hasard dans une bibliothèque, je l’aurais certainement reposé au bout d'une vingtaine de pages !

Mais j’ai continué et je ne le regrette pas. Le roman installe de bonnes explications de base sur les médias et la publicité (parfois peut-être un poil trop moralistes ?) et arrive à nous surprendre. Malgré tout, si par hasard ils devaient passer par ici, mon conseil à l’auteur et à l’éditeur serait de ne pas hésiter à faire des coupes dans les prochains livres. Ce semble d'ailleurs être l'avis de la plupart des blogueurs. L’auteur Arthur Quiller-Couch disait : « kill your darlings ». Le secret d’un bon livre, c’est d’abord de se débarrasser de tout le superflu, même si il nous tient particulièrement à cœur ! Toutes les qualités du roman seraient beaucoup mieux mises en valeur...