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 Contes myalgiques 1 : Les terres qui rêvent
Auteur : Nathalie Dau
Année : 2007
Langue d'origine : français


9/10 (1 critique)


Histoire :
Il était une fois… des récits fantastiques qui empruntaient au patrimoine folklorique mondial et à la mythologie incisive de leur conteuse. Comme ils aimaient les belles histoires, ils se marièrent et enfantèrent un beau recueil.
Laissez-les vous convier à un voyage entre ombre et lumière, où le merveilleux se mêle à l’affliction, où les épreuves forgent des âmes de miel comme de fiel.
Qu’ils soient issus de légendes indiennes, sibériennes, celtiques ou provençales, ces contes vous enchanteront et vous terrifieront, vous apaiseront et vous lancineront.
N’espérez pas sortir indemne d’une plongée dans l’imaginaire de Nathalie Dau : ses créatures féeriques ne vous veulent pas que du bien.
(mot de l'éditeur)
 
Critique par Evelyne postée le 23-11-2008 à 11:59
Note : 9/10
Première anthologie des nouvelles de Nathalie Dau, ces "contes myalgiques" (nommés ainsi à cause de la maladie dont souffre l'auteur) nous embarquent dans un voyage surprenant, où les mots ont autant de saveur que l'histoire. L'auteur nous invite en effet dans un imaginaire où la souffrance est familière et la joie éphémère.

Dans "La Femme, la sorcière et l'amour", une indienne choisit le sacrifice de son corps pour retrouver l'âme de son amour perdu... "Aenor" est une fée bretonne qui accepte au prix de sa liberté l'amour d'un roi du Midi... "Lucine" se fait sorcière pour échapper à la lubricité de son père... "Faux pas" raconte l'amour impossible entre un troll et une fée... "Vale Frater" nous révèle une légende sibérienne où une sorcière tient prisonnier l'homme-lune...

Voilà quelques-uns des enchantements créés par l'auteur, qui tisse chacun de ses textes avec finesse et rigueur. La condition féminine y est souvent tragique, le rapport au corps toujours douloureux, mais pas que. L'humour, le rêve, l'espoir surprennent aussi le lecteur au détour des pages, et chaque histoire nous plonge dans un nouvel univers, une nouvelle dimension.

En bref, un excellent recueil, qui invite à la fois à la rêverie et à la réflexion.

Enfin, pour illustrer le style, je ne résiste pas à l'envie de vous mettre un minuscule extrait : "La course appartenait à l'improbable temps du rêve. Elle dura autant que le monde et s'acheva pourtant avant que tarisse l'ondée. Elle avait traversé plus que la jungle, plus que les ténèbres du vert, franchi davantage qu'un seuil. Le feu avait changé pour devenir aura. Dans le miroir d'une pierre noire et vitrifiée, la femme se vit belle, purifiée de tout chagrin, de toute lassitude. Aucune peur sur son visage. Rien que la détermination, placide. La certitude mieux que l'espoir."
(La Femme, la sorcière et l'amour)



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