Les contrées sauvages et désertiques de l'Islande retranscrite en fantasy... voilà de quoi intriguer. Iceland est un roman jeunesse, et s'il en possède les défauts, il est néanmoins très éloigné des histoires gentillettes qu'on s'attendrait à lire. La langue est plutôt simple mais maîtrisée. Le lecteur plonge tout de suite dans l'action, et les images naissent sans difficulté.
La première scène, dans laquelle Leif le Tueur se débat avec un Harfang géant, installe l'atmosphère : violente, primitive, sans édulcorant. Tout au long du récit, cette atmosphère ne se démentira pas. Peu nombreux, les personnages sont héroïques, mais aussi sombres, peu enclins à la pitié. Depuis Leif, le dernier des Tueurs dont le clan a été exterminé par les gens d'Eyyr, jusqu'à Vigdis, la magicienne qui ne contrôle pas ses pouvoirs, en passant par Yaf, le trappeur bourru. La glace, le froid, la désolation sont omniprésentes et donnent à l'univers une touche originale.
Cependant, c'est un roman jeunesse... et ça passe vite, trop vite. 176 pages ne suffisent pas vraiment pour s'attacher aux personnages, pour se fondre dans l'histoire, pour apprécier le monde qu'on découvre peu à peu. J'aurais aimé en savoir plus sur le "méchant", ressentir l'histoire naissante entre Leif et Vigdis, parcourir plus longuement les plaines d'Iceland. Mais la fin, ouverte, amène sa touche d'espoir : peut-être y aura-t-il un jour un tome 2...