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 No et moi
Auteur : Delphine de Vigan
Année : 2007
Langue d'origine : français


7/10 (1 critique)


Histoire :
Lou Bertignac est une adolescente surdouée qui observe les gens, rêve d'amitié, d'amour, et multiplie les expériences fantaisistes pour essayer de comprendre comment fonctionne le monde.
Jusqu'au jour où elle rencontre No, une jeune fille qui vit dans la rue, sans famille et sans espoir, avec qui elle se lie d'amitié.
 
Critique par Florence postée le 05-11-2009 à 15:07
Note : 7/10
Il y a quelque chose qui me gène dans ce roman et je m'en veux d'y porter tant d'importance. La plupart des lecteurs ne semblent pas l'avoir remarqué... mais je n'y peux rien, je n'arrive pas à me défaire de l'impression que le personnage de Lou est caricatural et que Delphine de Vigan a appris la surdouance dans un bouquin.

Elle a eu une jolie idée : celle de rapprocher deux filles en marge de la société -l'une par son intelligence et l'autre par sa situation sociale- et de développer leur complicité. A la première personne, Lou écrit :

"Je voudrais seulement être comme les autres, j'envie leur aisance, leurs rires, leurs histoires, je suis sure qu'ils possèdent quelque chose que je n'ai pas pas, j'ai longtemps cherché dans le dictionnaire un mot qui dirait la facilité, l'insouciance, la confiance et tout, un mot que je collerais dans mon cahier, en lettres capitales, comme une incantation."

L'alchimie marche. Elles ont toutes les deux besoin de se raccrocher à quelqu'un et se laissent apprivoiser. Mais Delphine de Vigan, sûrement desservie par son petit "Guide sur les surdoués", est allée trop loin dans la description de son personnage principal. Certes, Lou est surdouée mais les surdoués ne passent pas leur temps à dévorer des encyclopédies, faire des expériences et mesurer le degré de volatilité du café... il ne faut pas non plus caricaturer !

"Mon père me tend un livre, De l'infiniment petit à l'infiniment grand, (...) il pèse des tonnes, il va falloir que je tienne jusqu'à après le dîner pour l'engloutir."

"Le dimanche est jour d'expériences domestiques : réaction des différentes variétés de pain à la position 8 du toaster, temps de disparition des empreintes de pied sur sol humide, (...), degré de volatilité du Nesquick comparé au café en poudre, analyses appronfondies, synthèse recopiée au propre dans le cahier prévu à cet effet."

Du coup, j'ai décroché régulièrement de l'histoire quand l'auteur forçait le trait...

... mais je me suis surprise à dévorer le roman quand même, et à m'attacher à l'histoire. Malgré l'élément négatif sur lequel je n'arrive pas à m'empêcher de faire une fixette (en même temps, il revient souvent !), la subtilité du style et le point de vue de l'adolescente apportent une candeur originale au thème difficile des SDF. On y croit, on s'attache, et on tourne les pages sans s'arrêter. C'est bien la preuve qu'au final, No et moi a une vraie valeur littéraire (et humaine).


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