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 Paradis perdu
Auteur : Gudule
Année : 2010
Langue d'origine : Français


8/10 (1 critique)


Histoire :
Ainsi, au terme d'une vie exemplaire, mourut ma sainte femme de mère.
- Elle est montée tout droit au paradis, déclara le curé, dans son sermon funèbre.
Il se trompait. Suite à une regrettable erreur d'aiguillage (car si, comme chacun sait, l'erreur est humaine, elle s'avère également divine, l'homme étant à l'image de Dieu !), la pieuse créature fut expédiée, sans tambour ni trompette, en un lieu inconnu qu'elle devait, par la suite, identifier comme étant le mont Olympe.

Et la suite n'est pas triste ! Humour, dérision, irrespect sont les maîtres mots de ce road-movie posthume, où les valeurs sacrées sont allègrement piétinées. Esprits chagrins, s'abstenir !
 
Critique par Evelyne postée le 02-06-2010 à 15:19
Note : 8/10
La quatrième de couverture nous prévient : les puritains, les pudibonds, les membres de l'académie du premier degré et autres imperméables à l'humour satirique sont priés de s'éloigner. Car Gudule, dans cette fable résolument pour adulte, n'y va pas par quatre chemins.

Andrée Vandermeulen, chrétienne du XXe siècle, pieuse et vertueuse (du moins en est-elle persuadée, bien qu'elle reconnaisse volontiers ne pas être à l'abri du péché), persuadée d'avoir sa place au paradis, se retrouve dès les premières lignes confrontée à un satyre qui tente de la violer. Sauvée in extremis par Artémis (qu'elle prend pour une sainte), elle est amenée devant Zeus (qu'elle prend pour Dieu le Père) et, si elle n'avait été déjà morte, aurait frôlé l'apoplexie en le voyant batifoler sans vergogne avec des nymphes dévergondées et complètement nues. S'en suit une série d'aventures rocambolesques, rythmées par les ébats parfois borderline des dieux, demi-dieux, déesses et autres héros de l'Antiquité, à la sexualité totalement décomplexée. Autant dire que ça décoiffe !

À des années-lumières d'un récit vulgaire et bas de plafond, le roman est jubilatoire, grâce à la langue riche et au style truculent de Gudule, qui occasionnent de nombreux éclats de rire. Les rebondissements sont légion, les chapitres, courts, se dévorent en moins de temps qu'il n'en faut pour expérimenter toutes les... expériences dont Dédée est témoin, voire, parfois, actrice. Une Dédée qu'on dirait toute droit sortie d'un roman de Terry Pratchett, tant son bon sens indéfectible et ses principes parfois réversibles (pour la bonne cause) nous rappellent une certaine Nounou Ogg... tout en développant un caractère unique.

Peu à peu, au fil du texte, mythes greco-romains et légendes chrétiennes volent en éclat pour notre plus grand plaisir, sans pour autant heurter le bon goût. Au fond, Gudule nous offre un récit d'une profonde humanité, une ode à l'amour charnel, au désir partagé, débarrassé de tous les préjugés et autres carcans culturels.

Seuls défauts du roman : une mise en forme un peu bâclée, remplie d'erreurs typographiques et orthographiques, qui fleure l'amateurisme. Dommage, car la maquette extérieure, elle, est très réussie, avec une superbe couverture signée Clothilde Goubely.


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