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 La carte et le territoire
Auteur : Michel Houellebecq
Année : 2010
Langue d'origine : Français


5/10 (1 critique)


Histoire :
Jed Martin est un artiste solitaire, qui commence sa carrière par la photographie avant de se lancer dans la peinture, avec la "série des métiers" qui remporte un succès mondial. Son projet artistique l'amène à rencontrer des personnalités de tous milieux, dont l'écrivain Michel Houellebecq.
 
Critique par Florence postée le 10-03-2011 à 23:15
Note : 5/10
De Houllebecq, je n’avais lu que Les particules élémentaires, un roman qui m’avait profondément agacée à cause de son pessimisme constant et de ses références sexuelles toutes les deux pages. J’avais gardé de Houellebecq l’image d’un auteur désagréable et provocateur, passablement malsain, et je m’étais plus ou moins promis de ne plus ouvrir un autre de ses bouquins.

C’était compter sans son prix Goncourt fin 2010 et la petite tradition familiale qui veut que je lise chaque année le livre du lauréat. Encouragée par les critiques emballées des journalistes littéraires, je me suis attelée à ce dernier roman houellebecquien sans trop savoir à quoi m’attendre. La 4e de couverture ne disait pas grand chose de concret : une histoire de chauffe-eau, d’art, de jolie Russe et d’affaire criminelle…

Le souci est qu’à l’issue de ce roman, je ne saurais pas beaucoup mieux le résumer. Les morceaux semblent s’empiler sans avoir réellement de puissance. Le personnage principal, Jed Martin, est un artiste désabusé et désintéressé de la vie sociale. Le rythme, correct, voire même appuyé sur la première moitié du roman, devient rapidement lassant au bout de deux-cent pages… où veut-on en venir ? Les relations de Jed ne sont pas inintéressantes, la mise en abîme de l’auteur est même plutôt amusante, mais toutes les intrigues sont avortées avant de pouvoir provoquer le moindre sentiment chez le lecteur. Houellebecq insère régulièrement des parenthèses dans les chapitres sous la forme de descriptions encyclopédiques longues de deux pages. On apprend ainsi tout sur la croissance des jeunes mouches, sur le positionnement commercial d’Audi dans le paysage automobile, ou sur les courants d’architecture… mais beaucoup moins sur les ressentis du protagoniste. Quant à l’ébauche d’affaire criminelle, il y a de quoi se poser des questions sur sa finalité. Traitée sur quelques dizaines de pages seulement, elle donne surtout l’impression d’avoir été imbriquée artificiellement dans le roman pour donner une occasion à l’auteur d’écrire quelques passages sur la police… (Passages qui, par ailleurs, sont décrits du point de vue d’un personnage, Jasselin, qui est aussi apathique que Jed Martin).

Pourtant les éléments sont là, et La carte et le territoire n’est pas un mauvais roman en soi. J'aime d'ailleurs tout particulièrement les trois séries d'oeuvres imaginées pour le personnage de Jed : l'idée des photographies des cartes Michelin, les portraits des "métiers" et les videogrammes de l'épilogue. Mais en se détachant du style provocateur des Particules élémentaires (et de ses autres romans, paraît-il), ce dernier Houellebecq possède finalement le défaut inverse de ses prédécesseurs : il semble manquer de relief et passer d’un thème à un autre sans réellement marquer le lecteur. J’en viens même à me demander, au final, si je ne préférais pas les Particules, certes agaçant et provocateur, mais qui avait le mérite de déclencher les passions et de marquer les esprits...


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