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 Never let me go (Auprès de moi toujours)
Auteur : Kazuo Ishiguro
Année : 2005
Langue d'origine : Anglais


6.5/10 (2 critiques)


Histoire :
Jadis, Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham ; une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l'idée qu'ils étaient des êtres à part, que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreraient un jour. Mais pour quelle raison les avait-on réunis là ?
Bien des années plus tard, Kath s'autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun.
 
Critique par Stéphanie postée le 27-03-2011 à 16:30
Note : 7/10
Difficile de décrire ce livre tour à tour doux et oppressant, confus et prenant. Les premières pages sont quasiment hermétiques. Kathy nous narre sa vie comme elle la vit, sans explication comme si nous, lecteur, étions allé comme elle dans une école à part. Soit. Il faudra donc avancer dans le livre sans point de repère.

Le lecteur se retrouve ainsi plongé dans la vie et les souvenirs de Kathy sans avoir de prise et sans bien comprendre le fil conducteur de l'histoire. J'ai très souvent eu besoin de revenir en arrière pour être sûre d'avoir bien lu, ou pour trouver une logique - qui parfois n'existait que de très loin ou pas.

C'est de cette façon très décousue que l'on fait connaissance d'un lieu hors-norme (Hailsham) où on finit curieusement par se sentir bien ainsi que de personnages atypiques et touchants. Il y aurait beaucoup à dire sur la façon très soignée qu'a Kazuo Ishiguro de nous faire part des émotions de Kath, Ruth, Tommy, et les autres. On ne peut que s'attacher à eux, et rentrer dans leurs petits conflits, leurs amourettes et leurs grandes questions.

Au fur et à mesure des pages, on se retrouve comme eux : à vivre les instants sans savoir le pourquoi ou le comment de cette vie protégée. Des indices sont donnés çà et là sur ce pourquoi et ce comment. Et comme Tommy et Kath, le lecteur peut tenter de découvrir les mystères que renferme Hailsham.

On suit le chemin de leur vie, leurs questionnements d'adolescents, les non-dits, les tensions, ces moments qui ont marqué leur destinée, le tout ponctué des réflexions que se font Ruth, Tommy et Kath une fois adultes...

Au final, un roman dérangeant (et arrangeant) qui fait réfléchir.


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Critique par Julie postée le 22-11-2011 à 13:12
Note : 6/10
"Quelque chose ne colle pas", se dit-on sans nul doute alors que l'on découvre la vie de la narratrice à Hailsham. Mais à un niveau méta-textuel, de mon point de vue de lectrice vis-à-vis d'un texte, "quelque chose ne colle pas" pourrait également résumer mon ressenti pour Never Let Me Go, un roman qui avait en soi beaucoup pour me plaire et qui, sans m'avoir en soi déçu, ne m'a pas exactement apporté ce que j'espérais y trouver.

Peut-être parce qu'au final, le roman apparait un rien comme fataliste, ne faisant pas assez dévier à mon goût ses personnages des trajectoires qui leurs sont imposées. Mais si ce fait est frustrant, c'est parce que l'auteur n'est jamais aussi bon que dans l'évocation de ces personnages, leur rendu saisissant de justesse, de véracité, alors même qu'ils ne sont jamais dépeints que par petites touches. C'est en effet en s'attachant à des moments en apparence anodins, des anecdotes dans l'absolu peu marquantes, qu'Ishiguro dresse le portrait impressionniste de ses trois protagonistes. Quand bien même l'ensemble du roman est narré du point de vue de Kathy, on arrive à une perception presque objective des deux autres tant les implications pour les uns et les autres de chaque moment raconté sont justes, décrites avec les bons mots.

La somme de tous ces instants parvient ainsi à créer un lien réel avec ces personnages, ces personnes au final, mais peine à structurer clairement le livre, à y dessiner une ligne de progression et à faire ressortir clairement les enjeux. D'abord parce que le destin des personnages est déjà joué quand commence le voyage intérieur rétrospectif de Kath, et que ce destin ne semble jamais avoir résulté des choix des personnages, de leurs actions propres. Leur absence de rébellion se tient scénaristiquement - ils n'ont pas les outils, et la façon dont leur est présentée la situation renverse presque le dilemme éthique mais n'aide pas au rythme du livre qui demeure un peu constant, sans réel pic d'intensité narrative ou émotionnelle. La narration finit d'ailleurs par poser problème : à force de rester en non dits et en allusion sur plus de trois cent pages, Ishiguro semble n'avoir d'autre échappatoire que de glisser le fin mot de l'histoire (comprit depuis un moment par le lecteur mais qu'on attend impatiemment de voir les personnages saisir) dans une scène un peu maladroite, pas forcément très organique vis à vis du reste du récit.

On demeure donc pris dans le cocon mental cotonneux et pourtant parfois inconfortable où sont placés Kath, Ruth et Tommy dès le début de leur histoire quand on attend de les voir le déchirer, en sortir, partir découvrir le monde. L'expérience est réelle, mais ne nous change pas forcément au delà.
En définitive, Never Let Me Go m'apparait objectivement comme un bon livre, et je ne peux pas dire qu'il ne m'ait pas touchée mais sur un tel sujet, abordant des thèmes pareils, j'aurais aimée être aussi un peu emportée.


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