Le Nom des gens |

Année : 2010
Acteurs : Jacques Gamblin, Sara Forestier, Zinedine Soualem
Pays : France










7/10 (1 critique)
Synopsis :
Bahia Benmahmoud, activiste politique à sa manière, s'est donnée pour mission de convertir l'ensemble des "fachos" croisant son chemin après un passage au lit. Mais sa rencontre avec un Jospiniste précautionneux et a priori on ne peut plus français pourrait bien lui faire réviser ses méthodes.
Critique par Julie postée le 07-02-2011 à 11:29 Note : 7/10 ![]() | |
Voilà un film auquel on pourrait faire bien des reproches quant à ses vues ou sa représentation de la France actuelle... s'il ne posait d'entrée de jeu son traitement décalé. L'originalité et la fantaisie de la mise en scène (découlant directement de la narration à la première personne) l'apparition surprise de Celui-Dont-Je-Tairais-Le-Nom pour garder la dite surprise, la folie (pas si) douce de Bahia, les procédés de forme comme de fond donnent en effet tout de suite le ton : Michel Leclerc ne se veut ni documentariste, ni irréaliste, mais bien surréaliste. Ce qui fait de son film, outre un pari osé, un bol d'air frais à l'aune du paysage actuel de la comédie française. Il est donc admis que dans Le Nom des gens, on peut détailler à haute voix le guide du parfait mariage blanc pile devant la mairie et ramener un 'facho' sur le droit chemin à coups de reins plutôt que de cravache. Il ne s'agit pas ici d'être hors de la réalité mais de donner dans la comédie, en épaississant le trait coté situation mais en donnant tout de même une certaine finesse aux personnages. La drôlerie nait d'ailleurs presque plus des détails (l'obsession des parents Martin pour la technologie, par exemple) que de la storyline principale qui manque peut-être un rien de liant mais constitue un récit de vie non dénué de rythme, émaillé de situations cocasses et de dialogues parfois tranchants. Mais cette qualité pose aussi les limites du film, qui peine à rendre réellement touchant son aspect drame et son traitement des événements passés. Si Le nom des gens sait parfaitement évoquer la tendresse (l'histoire des tableaux) il ne semble pas trouver le ton juste pour aborder l'holocauste via les yeux de ceux qui l'ont réellement vécu. La forme suit d'ailleurs le fond, la mise en scène devenant beaucoup plus classique (si ce n'est clichée) durant les quelques scènes concernées. Dommage également, même si ce n'est qu'à une reprise, que l'humour jusque là parfaitement maitrisé tombe dans une ornière des plus visibles pour une scène centrale heureusement rattrapée par l'entrée en scène des autres protagonistes. Si on ne peut donc nier ça et là quelques chancellements, voire un ou deux faux-pas, force est de reconnaître que sur un sujet on ne peut plus casse-gueule, Le nom des gens et son réalisateur arrivent à conserver une certaine équilibre. L'équilibre en question se fait parfois précaire, comme souvent lorsqu'on a le derrière entre deux chaises, mais au final Le nom des gens reste un film sincère et plutôt réussi : après tout, quelques scènes maladroites, ça reste plutôt attendu dans une comédie de gauche. Votre avis rejoint-il cette critique ? |