Ce que ne dis pas cette présentation succincte, c'est que ce film surprenant est fondé sur un scénario du génial Neil Gaiman, qui a su réinventer la fantasy. Quand on ajoute à ça les créatures magiques conçues par la Jim Henson Pictures (souvenez-vous Dark Crystal...), on obtient une petite perle visuelle, déroutante, tout à la fois drôle, tragique, profonde et totalement absurde.

Entre odyssée et quête initiatique, MirrorMask raconte l'histoire d'une ado dont la mère est à l'hôpital, et qui va apprendre à se redécouvrir et à aimer sa famille et sa vie, dans un monde de rêve (et de cauchemars), où le port du masque est la règle. Helena, qui n'en a pas, devient une curiosité pour les habitants de cet étrange royaume. "Comment on pourrait savoir si tu es triste si tu n'as pas de masque ? Ou bien furieuse ?" lui demande son compagnon de voyage. "Mais j'ai un visage", répond l'adolescente. Voilà l'une des nombreuses répliques qui m'ont marquée durant ce film, et qui, absurdes au premier abord, véhiculent des réflexions plus profondes qu'il n'y paraît.

Visuellement, c'est à couper le souffle. Chaque scène est travaillée à l'extrême, et se teinte d'une ambiance particulière. Le spectateur flotte dans un univers irréel, fait de bouts de ficelles et d'artifices. Les sphinx, qui remplacent les chats, y sont tour à tour comiques ou terrifiants, les livres y ont une place à part et se révèlent de précieux alliés, et l'architecture y défie toutes les lois de la physique.

En bref, je suis sortie de ce rêve un brin ébouriffée mais totalement conquise, par l'histoire, par les personnages et par l'humour absurde, résolument anglais, qui teinte le film. Un seul regret, peut-être : les motivations d'un personnage, qui, dans l'histoire, m'ont parues un peu floues et incohérentes. Mais ça mérite sans doute un second visionnage pour s'en faire une meilleure idée.

Enfin, la dernière réplique nous fait quitter le film sur un vrai, grand éclat de rire, et ça, pour moi, c'est un gage de qualité. :)