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 Habitación en Roma (Room in Rome)
Réalisateur : Julio Medem
Année : 2010
Acteurs : Elena Anaya, Natasha Yarovenko
Pays : Espagne


8/10 (1 critique)


Synopsis :
A Rome, le temps d'une nuit, une Russe et une Espagnole cherchent à atteindre la véritable intimité du sexe et de l'âme.
 
Critique par Mathilde postée le 05-06-2011 à 18:38
Note : 8/10
Je suis d'abord partie à reculons sur ce film. Je trouvais l'affiche racoleuse, un peu dans le genre « venez vous rincer l'œil en matant des nanas toutes nues qui copulent, » sous couvert d'un film sur les rapports amoureux. D'autre part, soyons clairs, le cinéma érotique se caractérise souvent par des scénarios proches du néant et des acteurs et réalisateurs peu inspirés. Ici, pas du tout, ce qui m'a agréablement surprise.

Plusieurs éléments du film ont peu à peu levé mes réticences.
Tout d'abord, la musique invite le spectateur dès les premières secondes à entrer dans la chambre. Bien choisie, même si parfois redondante, Loving Strangers de Russian Red revient sans cesse pour saupoudrer de mélancolie plusieurs scènes, ainsi que pour ouvrir et conclure cette brève histoire.
N'oublions pas les actrices. Nues pendant tout le film, elles parviennent à nous faire oublier leur manque flagrant de vêtements au profit de leurs échanges, des premiers mensonges jusqu'à l'intimité la plus absolue de l'être et du corps.
De plus, la chambre d'hôtel, tapissée de fresques grecques et romaines, s'entremêle avec les parcours personnels des deux protagonistes. Personnage à part entière, elle abrite ses hôtes jusqu'aux premiers rayons de soleil et semble toujours glisser un message aux moments décisifs.
Les mouvements de caméra, de l'entrée dans la chambre aux scènes intimes, sont soignés, jamais intrusifs et subliment les jeux des actrices. La réalisation remplit ici pleinement son rôle de mise en valeur de l'histoire.
Pour terminer, le thème central de l'histoire, quoique peu original, est plutôt bien utilisé. Comment bascule-t-on de l'attirance vers l'amour absolu ? Le film en retrace ses prémices, observe les femmes se mentir, s'esquiver pour mieux tomber dans les bras l'une de l'autre. La valse bien orchestrée fonctionne et le spectateur entre volontiers dans le jeu.
Néanmoins, le film se place volontairement hors du temps, durant la nuit la plus courte de l'année, et dès le départ, on sait que cet amour ne quittera pas la chambre (ou la baignoire). En réalité, les deux femmes comme le spectateur savent que l'amour inconditionnel ne pourra pas survivre à la réalité. Du coup, est-ce qu'il existe vraiment ? Le film oscille entre le fantasme et la véracité de l'amour avec un grand A, sans jamais donner de réponse précise.

Malgré tous ses bons points, quelques défauts entachent cette romance et nous font parfois sortir du film. La publicité intrusive pour un moteur de recherches devient très vite agaçante et certaines scènes sentent tout de même la guimauve bon marché. D'ailleurs, les cinq dernières secondes du film n'auraient jamais dû exister, un peu comme l'épilogue du dernier Harry Potter, car elles induisent un doute inutile sur l'issue du couple et fragilisent le côté supposé sérieux du film.

Cependant, Room in Rome rafraichit le sujet usé et abusé de l'amour absolu. Les deux actrices flirtent avec l'état de grâce dans l'utilisation de leurs corps respectifs - pour les dialogues, c'est un peu différent – et on se dit surtout qu'il y a moyen de faire de beaux films érotiques sans tomber dans le cliché Emmanuelle.


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