Blue Valentine |

Année : 2011
Acteurs : Ryan Gosling, Michelle Williams
Pays : Etats-Unis










9/10 (1 critique)
Synopsis :
A travers une galerie d’instants volés, passés ou présents, l’histoire d’un amour que l’on pensait avoir trouvé, et qui pourtant s’échappe… Dean et Cindy se remémorent les bons moments de leur histoire et se donnent encore une chance, le temps d’une nuit, pour sauver leur mariage vacillant.
Critique par Mathilde postée le 20-06-2011 à 12:24 Note : 9/10 ![]() | |
Par où commencer avec ce film ? Voyez-vous, malgré les présences de Ryan Gosling et Michelle Williams qui présagent souvent un bon film, celui-ci était tout de même rangé dans la catégorie « romantique » d’où une certaine hésitation de ma part. Quant au réalisateur, Derek Cianfrance, je ne le connaissais pas. Dès les premières minutes, le moindre soupçon de comédie bleuette et chiantissime au possible s’est envolé et les presque deux heures de film se sont déroulées sous mes yeux à une vitesse folle. L’histoire en elle-même n’est pas originale et je vais même vous dire qu’on s’en carre. L’objectif avoué du film est de répondre à cette question que beaucoup d’entre nous se sont déjà posés – en tous cas, ceux qui ont déjà connu l’expérience d’une longue relation amoureuse et des clashs pré rupture du quotidien – comment en sommes-nous arrivés là ? Comment passe-t-on de la naïveté au pessimisme, de la légèreté à la fatigue, de la complicité à la routine ? Blue Valentine se pose d’entrée de jeu sur ce créneau, sans jugement, et nous invite à suivre Cindy et Dean le temps d’une nuit. Ni l’un, ni l’autre ne sont coupables de manière isolée de leur situation, mais ils le sont tous les deux ensemble. Le film repose entièrement sur leurs interactions et doit donc beaucoup aux interprétations fines et profondes des deux acteurs principaux qui sont juste en état de grâce. Quant à la réalisation, le jeu des plans et des lumières est un bonheur. Ici, pas de travelling outrancier et autres artifices usés, nous sommes avec les acteurs, dans leur intimité. Tout est mis au service du moment présenté, du plus mignon au plus tragique sans tomber dans le pathétique. Quant au procédé de narration itératif, il nous éclaire de manière distillée sur les problèmes actuels du couple, mais de façon intelligente, sans tout nous dévoiler à la fois. De plus, rien ne nous est épargné : le quotidien dans ses aspects les plus humains (aller aux toilettes) à ses aspects les plus humains (élever sa fille). Je n’en dévoilerai pas plus sur Cindy et Dean, mais je vous averti tout de même : attention, ceci est une vraie histoire d’amour, d’où la possibilité d’échos douloureux pour certains d’entre vous. En guise de conclusion, la nominée Michelle Williams méritait de loin l’Oscar du rôle principal pour son interprétation sourde, agressive et en même temps si attachante et naïve de Cindy, mais pour une raison qui m’échappe encore, Natalie Portman a reçu la récompense en question pour Black Swan. Votre avis rejoint-il cette critique ? |