Enième "Besson-production" se glissant entre 2 "Transporteurs" et autres "Banlieues 13", Taken est un film oubliable, mais qui parvient tout de même à se distinguer de ses nombreux confrères Europa Corp.

Et ce de deux façons : en étant formellement meilleur aux autres... et narrativement pire que tout le reste.


Certes c'est bien monté, la réalisation est efficace, le rythme est maîtrisé de bout en bout et le casting fait plus qu'envie. Et reconnaissons-le, un scénario complètement con est presque un ingrédient obligé au bon fonctionnement de ce genre de film.

Le sadisme totalement gratuit du personnage principal par contre, n'apporte absolument rien. La représentation très binaire Etats Unis / reste du monde sent quand même drôlement le rance. La vision de l'Europe est assez phénoménale, et le Paris pourri jusqu'au trognon (enlèvements dans le 16ème arrondissement, immigrés qui donnent dans la traite des blanches et flics corrompus) tranche de façon presque comique avec le Paris romantique habituel des films américains.

Mais cerise empoisonnée sur ce fade gâteau : ces 90 minutes de violence malsaine servent la finalité d'un message ultra réac' qui n'a même pas la décence d'être un sous-entendu, de s'imprimer en filigrane. Non ici, si la pucelle s'en sort et que la trainée passe l'arme à gauche, c'est tout bonnement le fondement de l'histoire, ça se justifie scénaristiquement.

Se faire faire la morale par des gens malins c'est déjà lourd, par des auteurs régressifs au script bourré de tortures et de conneries, ça donne sérieusement envie d'appuyer sur le bouton "eject".