Las Brujas de Zugarramurdi (Les sorcières de Zugarramurdi) |

Année : 2013
Acteurs : Carmen Maura, Hugo Silva, Carolina Bang
Pays : Espagne










7/10 (1 critique)
Synopsis :
En plein jour, un groupe d’hommes braque un magasin d’or de la Puerta del Sol à Madrid. José, père divorcé en plein conflit avec son ex-femme, Tony, son complice, sex-symbol malgré lui, Manuel, chauffeur de taxi embarqué contre son gré dans l’aventure, et Sergio, le fils de José, partent en cavale. Objectif : atteindre la France en échappant à la police… Mais arrivé près de la frontière française, dans le village millénaire de Zugarramurdi, le groupe va faire la rencontre d’une famille de sorcières, bien décidées à user de leurs pouvoirs maléfiques pour se venger des hommes…
Critique par Mathilde postée le 14-02-2014 à 13:37 Note : 7/10 | |
Après le visionnage de Las brujas de Zugarramurdi, on a plus l'impression de sortir d'un tour de montagnes russes que d'une séance de cinéma. Álex de la Iglesia et son fidèle coscénariste Jorge Guerricaechevarría (à qui on doit le très bon Celda 211) nous livrent un joyeux capharnaüm endiablé à la sauce ibérique bien relevée. Dans ce film sont regroupés les thèmes de prédilection chers au réalisateur : un humour absurde, des personnages bêtes et méchants et les relations de couple. Il revient également au genre fantastique peu abordé depuis El día de la bestia en 1995. L'action démarre dès la première seconde avec une scène d'anthologie d'attaque à main armée à La Puerta del Sol, place la plus fréquentée et touristique de Madrid. S'en suit une course-poursuite pour échapper à la police avec otages conciliants, problèmes matrimoniaux par portable interposé et Dumb & (gay) Dumber comme représentants des forces de l'ordre. Ce qui aurait pu être un simple film d'évasion burlesque change tout d'un coup de ton lors de l'arrivée de la dream-team de braqueurs dans la charmante commune de Zugarramurdi près de la frontière française. Cette petite ville est connue en Espagne suite à la condamnation à mort d'une douzaine de femmes pour sorcellerie durant l'Inquisition. Sur la base de ce fait historique, Álex de la Iglesia nous dévoile une société secrète de sorcières sublimée par une mise en scène inspirée par Goya, à travers les décors comme les grimaces des acteurs. Après s'être lamentés sur les difficultés de leurs vies de couple respectives, les protagonistes masculins deviennent les victimes d'un système matriarcal millénaire. Carmen Maura, Terele Pávez et Macarena Gómez s'en donnent à cœur joie dans leurs rôles de toute-puissance devant des hommes paumés qui essaient en vain de s'opposer. Ce film qui aurait pu être une ode féministe grinçante et comique n'échappe pas aux postulats sexistes du fait de ses personnages caricaturaux. Sur le banc des accusés figurent en tête Eva (Carolina Bang) et José (Hugo Silva) dont la romance à la conclusion moraliste alourdit l'histoire. Le fil conducteur « guerre des sexes » déçoit malgré la jolie phrase finale d'une des protagonistes devant l'image d'un couple heureux : « Mírales, la familia feliz, tienen dinero, coche, adosado, perro, jardín, y todo eso les destruirá poco a poco ». (Regarde-les, la famille idéale, ils ont de l'argent, une voiture, une maison, un chien, un jardin, et tout ceci les détruira petit à petit.) À défaut de cette promesse non tenue, Las brujas de Zugarramurdi permet de passer un excellent moment grâce à un rythme soutenu, de très belles scènes d'action et un humour absurde à savourer. Votre avis rejoint-il cette critique ? |