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 Gake no Ue no Ponyo (Ponyo sur la falaise)
Réalisateur : Hayao Miyazaki
Année : 2008
Acteurs : Yuria Nara, Hiroki Doi, Jôji Tokoro, Tomoko Yamaguchi
Pays : Japon


6.5/10 (2 critiques)


Synopsis :
Le petit Sôsuke, cinq ans, habite une maison construite au sommet d'une falaise qui surplombe la mer. Un matin, alors qu'il joue sur la plage en contrebas, il découvre une petite fille poisson rouge nommée Ponyo, piégée dans un pot en verre.
Sôsuke la sauve et décide de la garder avec lui dans un seau. Ponyo est aussi fascinée par Sôsuke que ce dernier l'est par elle. Le petit garçon lui promet de la protéger et de s'occuper d'elle, mais le père de Ponyo, Fujimoto - un sorcier autrefois humain qui vit au fond de la mer - la force à revenir avec lui dans les profondeurs. Bien décidée à devenir humaine, Ponyo s'échappe pour retrouver Sôsuke.
 
Critique par Evelyne postée le 21-04-2009 à 19:29
Note : 7/10
Depuis le semi-échec de son fils à reprendre le flambeau (Les Contes de Terremer n'a pas vraiment convaincu son public), tous les fans d'Hayao Miyazaki espéraient son retour dans l'animation, alors qu'il avait proclamé qu'il prenait sa retraite.
C'est donc avec enthousiasme que l'annonce de ce nouveau long métrage s'est répandu de bouches à oreilles, depuis le premier trailer sorti au Japon et vu et revu sur les sites de vidéo en ligne, jusqu'à son arrivée en France ce mois-ci. Est-ce à cause de cette longue attente, de ces mises en bouche qui ont fait grimper mon impatience ? De l'espoir de revivre l'enchantement vécu face au Voyage de Chihiro, au Chateau Ambulant, à Totoro ? Je suis sortie de la salle un chouïa déçue. Je pourrais dire pour faire court qu'il a fait mieux, mais ce serait manquer cruellement d'argument.
Pourtant, dès les premières images, la magie de l'univers de Miyazaki est retrouvée : son bestiaire fabuleux, ses paysages tranquilles, ses personnages attachants. Ici, Sôsuke et sa mère, Lisa, qui vivent dans une maison qu'on rêverait d'habiter. Le mythe de la Petite Sirène plane sur l'histoire entre cette fille-poisson et ce petit garçon, et c'est peut-être bien là le problème. Il y a beaucoup à retirer du conte original d'Andersen : attraction maléfique de la mer, faiblesses morales et physiques du genre humain, drame de l'incompréhension... Évidemment, je n'en demandais pas tant à une fable pour enfants, mais malgré tout, j'étais habituée aux personnages troubles, en demi-teinte, de Miyazaki : Hauru le sorcier qui a peur d'affronter ses devoirs, Dame Eboshi prête à défendre ses protégées à tous prix, Haku le dragon enchaîné à une sorcière... Ici, le personnage de Fujimoto le sorcier se révèle fade, sans saveur. Son passé est survolé à toute vitesse et ses motivations se révèlent décevantes, très humaines somme toutes.
Certains passages cependant traduisent bien l'ambiguïté de l'océan : la tempête, suivie de l'inondation tranquille où les humains voguent en compagnie de créatures marines préhistoriques sont certainement les meilleurs moments du film.
Dommage que la fin soit si rapide, si gentillette, sans réel enjeu ni suspens. On aurait voulu un peu plus de piment, une déesse de la mer plus contrastée, un sorcier un tout petit peu moins compréhensif.
Ajoutons à cela un générique si rapide qu'il laisse un goût d'inachevé, et on obtient une histoire qui ravira sans doute les tous petits, mais ne possède ni le mystère de Totoro, ni le suspens de Chihiro, ni l'ambiguïté du Château ambulant.


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Critique par Julie postée le 22-04-2009 à 14:15
Note : 6/10
Un très joli film d’animation qui souffre tout de même de la comparaison avec les autres œuvres de son créateur, dans la forme et dans le fond.
Car après avoir découvert à quel point le dessin de Myazaki peut être pur (les décors pourtant très simples de Totoro étaient absolument enchanteurs) le coté parfois esquisse du trait de Ponyo ne lui confère pas tant une certaine fragilité qu’une impression d’inachevée. D’autant plus dommage que la mise en scène, elle, est formidable, notamment dans les scènes de tempête où la mer, personnage à part entière, effraie vraiment.

A l’inverse, on regrette que l’histoire soit elle, trop lisse. Se ressent notamment l’absence d’un second niveau de lecture qui aurait fait de Ponyo une œuvre accessible aux plus grands. Même Totoro, pourtant conçu pour les enfants, pouvait être visionné de façon très différente par les adultes dans sa parabole sur l’éducation, la nécessité de laisser les enfants imaginer.

Et ce manque enlève quelque peu de « l’aura Myazaki » pourtant bien présente. Trouvailles visuelles, inventivité constante ne suffisent pas si le scénario qu’elles servent n’est pas à la hauteur.
Or l’histoire a beau être jolie, elle n’est finalement pas aussi nuancée que l’on pouvait s’y attendre. Elle manque surtout de subtilité dans son message écologique, finalement vite expédié. Ce qui reste de l’histoire est en fin de compte si simple que le foisonnement de créatures et d’éléments d’intrigues secondaires semble alors décoratif, presque inutile : l’histoire des élixirs déversés dans la mer est plus oubliée que résolue, et il en va de même de la presque haine du sorcier à l’encontre des humains. De façon générale, si tous les personnages ont un coté attachant et très humain (notamment Lisa ou les dames de la maison de retraite) on a tout de même le sentiment qu’ils restent en deux dimensions.

Le film n’en demeure pas moins un plaisir indiscutable à visionner, pour peu qu’on soit capable de le regarder avec des yeux d’enfants. Mais cette condition n’était pas nécessaire par le passé.

Un film mignon quand les précédents étaient magnifiques : Myazaki revisite le conte d’Andersen, l’épurant de sa noirceur pour n’en garder que le coté enchanteur – certes transcendé.
Ca rappelle tout de même fort un studio qui n’est pas Ghibli.


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