Un film qui s'oublie malheureusement assez vite, malgré un sujet qui avait tant à offrir : James M. Barrie a fait rêver des centaines de milliers d'enfants en les faisant voyager à Neverland, ce "Pays Imaginaire" que l'on connait tous, et pourtant Marc Forster n'est parvenu que difficilement à retranscrire cet effet "rêveur" en nous racontant son histoire.

Certes, Johnny Depp est toujours aussi bon acteur et l'univers de son personnage ne peut qu'envoûter quand on s'intéresse un minimum à la fiction, à la lecture, à l'écriture... Les scènes imaginaires parsèment le film et nous plongent petit à petit dans un monde parallèle où les évènements réels prennent des allures magiques : un chien transformé en ours, la grand-mère des enfants Davies devenue une méchante sorcière, un cerf-volant transposé dans le monde de la fée Clochette... Les origines de Peter Pan se dessinent devant nos yeux. Mais on aurait aimé que le réalisateur de "Finding Neverland" aille plus loin, lâche vraiment les rênes de son imagination et nous fasse voyager derrière notre écran aussi, nous, spectateurs de son film.

C'est dommage car l'impression qui subsiste au générique est celle d'un beau film lisse, travaillé, auquel il n'y a techniquement rien à redire mais auquel il manque un brin de folie, de grandeur. Les scènes imaginaires sont trop rares et trop courtes pour qu'on se laisse réellement envoler et le film aurait sûrement gagné à amener son message plus naturellement, sans l'énoncer clairement dans la scène finale. L'histoire en elle-même aurait du suffire à nous faire comprendre l'importance de croire et de rêver... et aurait pu se terminer sur une touche poétique pour nous laisser flotter, nous aussi, à Neverland au lieu de nous ramener à la réalité.