Visuellement époustouflant... mais très vite abrutissant, telle est l'impression que Terminator 4 laisse après visionnage, s'attardant plus longtemps sur nos rétines que dans nos mémoires.

Si l'on se positionne sur la ligne du temps des personnages, "Salvation" constitue le début. Le futur de l'humanité certes, mais précédant l'envoi par John Connor de Kyle Reese dans le passé, provoquant les événements du premier film.

Du coup, l'univers est essentiellement machine, et manque de chance, les quelques humains restant sont loin d'être attachants.
La faute notamment à Christian Bale, supposé incarner le leader de la résistance, le futur de l'humanité. On peut donc craindre le futur en question, à le voir en faire des tonnes, hurler ses répliques d'une platitude consternante avec une intensité vocale qui évoque plus la pharyngite que le désespoir, campant au final un John Connor totalement dénué de charisme. Si Helena Bohman Carter et Bryce Dallas Howard sont excellentes, comme à leur habitude, elles ne cumulent à elles deux que 10 minutes de présence.

Les scènes d'action sont remarquablement maitrisées, mais s'étirent en longueur, faisant vite décrocher le spectateur qui se fiche un peu de savoir si vont survivre ces gens qu'il a à peine le temps de connaitre.

Dès lors, difficile, dans ces circonstances, de passer outre les invraisemblances scénaristiques. Difficile aussi de ne pas être agacé plus que touché par la pseudo philosophie rebattue, attendue et simpliste que distille le film, car toute l'intrigue supposée amener de la réflexion (Blair / Marcus) est traitée avec la rapidité de la foudre, l'éclair de génie en moins

Si l'art de la surenchère de McG avait fait tout le charme auto-parodique de ses Drôles de Dames, il dessere complétement Terminator. Tout est paradoxalement trop sérieux. Cette photo grisâtre, cette ambiance post apocalypse qui rend finalement le film austère. L'humour est servi au compte goute, et il manque ce qui faisait le charme des 3 premiers volets, les élevaient au dessus du rang de film d'action : un rien de lyrisme.

Terminator 4 est un film à l'image du futur qu'il nous montre : mécanique, froid, brutal, et finalement beaucoup plus rouillé que grinçant.