Ne te retourne pas |

Année : 2009
Acteurs : Sophie Marceau, Monica Belluci
Pays : France










3/10 (1 critique)
Synopsis :
Une femme constate des changements dans sa vie, d'abord bénins (la position des meubles) puis de plus en plus troublant (le visage de ses proches, le sien...)
D'autant plus perturbant que personne, dans son entourage, ne semble s'étonner de ces modifications...
Critique par Julie postée le 29-07-2009 à 12:02 Note : 3/10 | |
Une belle affiche, une bande annonce intrigante et surtout une bonne idée de départ ont fait de Ne te retourne pas un des rares films que je me suis mise à attendre cette année. Des acteurs lamentables, une chute scénaristique abyssale et une totale absence de subtilité ont fait de Ne te retourne pas une de mes belles déceptions cinématographiques cette année. Dans l'ensemble, reste du film une terrible impression de gâchis, comme si, tout bancal soit-il, il n'était pas passé si loin de la grâce, et plusieurs fois au cours de la séance, j'ai songé qu'il aurait pu être un chef d'œuvre s'il avait été écrit et tourné par Lynch ou Cronenberg, entre autres. C'est que ça ne démarre pas si mal. La mise en scène appliquée, tout en jeu de miroir, en découpages, n'est pas sans rappeler les films d'Hitchcock et sert parfaitement l'ambiance déboussolante du propos. Sophie Marceau campe une femme dépossédée de ses repères (puis d'elle même) avec justesse, peut-être un rien trop sage, mais tout de même apte à nous communiquer son angoisse. A essayer tout du moins, car ses partenaires à l'écran gâchent totalement l'effet. La mécanique du fantastique joue sur la capacité du récit à passer du quotidien au surnaturel. Pour qu'elle fonctionne, il faut donc qu'elle nous fasse nous reconnaitre au départ au fameux quotidien. Or les acteurs masculins sont si mauvais (j'ai cru, un moment, que c'était voulu, pour nous faire douter de la réalité) si pathétiques qu'il est difficile un seul instant de croire à l'existence de cette famille. Et ce détail plombe la première moitié du film, pourtant la plus réussie, dans sa réalisation comme dans son écriture. Sauf que même ces deux aspects viennent à faiblir dès lors la transformation effectuée. Si Sophie Marceau aurait pu être plus à fleur de peau, Monica Belluci campe à présent une Jeanne horripilante, toute l'intensité de son jeu consistant à nous vriller les tympans. Sa quête identitaire à travers l'Italie est d'une lourdeur sans nom, et tout le propos du film, toute la fascination née de cette transformation, est réduit à néant par une explication trop appuyée et d'une banalité à pleurer. Là où un Lynch nous aurait fait réfléchir sur le soi, la perception de la réalité (et aurait laissé planer le doute, la libre interprétation des faits par le spectateur) Marina DeVan réduit son histoire à un immonde cliché asséné à coups de massue (jusque dans le plan final, certes esthétique mais pas loin de prendre le spectateur pour un imbécile). Sans doute aurait-il mieux valu ne pas dévier de l'aspect métaphysique confus de départ, quitte à ne pas tout expliquer, à faire de Ne te retourne pas un ovni multiformes. Pour ma part en tout cas, un mystère en suspend aurait vraiment été plus agréable qu'une résolution bâclée, et aurait sûrement excusé les nombreux défauts de forme du film sur lequel finalement, on ne se retournera décidément pas. Votre avis rejoint-il cette critique ? |