Si le 5ème règne de Maxime Chattam a pour avantage majeur d'être signé de sa plume (même si à l'origine ce n'était pas forcément le cas..), il est un premier roman, et s'attaque à un genre qui n'est pas forcément celui auquel nous sommes habitués venant de sa part.

Toutefois, le livre n'est pas mauvais. Il n'est juste pas aussi bon que ceux qui suivront.

Il se développe selon le même principe que tous ses romans. D'abord petites ou grosses peurs face à l'inconnu surnaturel. Puis explications et disparition de la peur superflue. Pour finir en course contre la montre.


Surnaturel

Malgré tout, il se différencie par le fait qu'ici, rien ne sera expliqué en termes concrets laissant place au surnaturel.

Sans aucune culture en la matière, et sans gout prononcé pour la chose, je ne peux pas m'empêcher de penser que ce à quoi on fait référence comme un hommage à King ne doit certainement pas lui arriver à le cheville. Et de conclure que si ce genre de livres m'intéressait, autant aller se fournir à la source. D'un autre coté, n'ayant que peu de points de comparaison la critique d'emblée semble de mauvaise foi.

La lecture a été agréable. Mais je n'ai pas été kidnappée par ce monde parallèle comme les très bons livres savent le faire. Embarquée nulle part à vrai dire, j'ai juste ressenti quelques frissons par moment, mais les pires films d'horreur peuvent faire le même effet pour moi.


Dogmatique

Je ne sais pas quel est son plus gros défaut.
Je pense que les personnages, adolescents, un brin caricaturaux ne m'ont pas forcément aidée.
Je pense surtout que la préface signée Chattam et la conclusion, desservent pour beaucoup le livre. Parce que ce genre d'intervention répond à la question "un artiste doit il commenter son œuvre?" de manière on ne peut plus claire. Et pourtant, quelques fois, il arrive que des œuvres soient merveilleusement commentées. Ce n'est pas le cas ici. Savoir que ces adolescents vont grandir et devenir un peu plus adultes à l'avance, c'est surfait. Savoir que si notre cœur se serre un peu à la fin du bouquin, c'est que la magie opère et que nous y croyons, c'est gentillet. Je suis du genre à croire au pouvoir des livres oui. Mais faire un parallèle entre ses monstres magiques et le pouvoir des livres c'est un grand écart quand même...


En conclusion,

Le livre est agréable. Il est beaucoup moins nerveux que les deux derniers. Au sens où l’on peut arriver à le fermer facilement sans vouloir savoir expressément ce qu'il se passera après.
Il est bien écrit, ca ne fait pas de doute (même si j'ai jamais vu autant de coquilles dans un exemplaire - Pocket honte à vous!).
Concernant l’histoire, le livre se serait bien passé de ses dernières pages. C’est toujours la fin qui vous fait regretter d’avoir lu un livre.
On sent la touche Chattam : meurtres barbares, tripailles à l'air... un monde bien loin des Bisounours. Mais on ne peut nier le plaisir à lire ses mots. Les personnages tombent comme des mouches, hémoglobine en plus. C'est un peu trop naïf peut être pour cause d'adolescents comme héros. Ca se lit bien mais sans plus, et tout semble trop facile par moments.