The Black Dahlia (Le Dahlia Noir) |

Année : 1987
Langue d'origine : anglais










9/10 (1 critique)
Histoire :
15 janvier 1947, le corps atrocement mutilé d'une starlette hollywoodienne, Betty Short dite "le Dahlia Noir" est retrouvé dans un terrain vague. Deux inspecteurs, Bucky Bleichert et Lee Blanchard, se retrouvent chargés de l'affaire, ignorant alors que ses ramifications les plongeront dans des milieux insoupçonnés et que Betty Short ne sera pas sans les hanter, transformant leur quête de vérité en dangeureuse obsession.
Critique par Julie postée le 29-12-2008 à 00:00 Note : 9/10 ![]() | |
Il y a quelque chose de particulièrement dérangeant à lire – non sans plaisir – un polar sordide quand on le sait adapté d’un crime ayant eu lieu dans notre réalité. Mais c’est sans doute là ce qui confine au Dahlia Noir son incroyable intensité : le fait qu’Elisabeth Short ait bien existé. Si jamais on ne la rencontre de son vivant, son fantôme hante les pages du livre aussi bien que la cervelle torturée de son narrateur. Et au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans le récit d’Ellroy, d’une densité qui le rend parfois tortueux, l’habituel plaisir de lecture que procure un roman policier mute en quelque chose d’autre, une sorte d’obsession qui rejoint celle de Bleichert, bien loin de la fascination malsaine, basée au contraire sur un terrible sentiment d’empathie. On se prend de pitié et même d’affection pour cette morte, cette perpétuelle absente qui pourtant ne nous ressemble en rien si ce n’est, finalement, en sa mortalité. En arrière plan, le Los Angeles (et plus particulièrement Hollywood) des années 50 est parfaitement bien rendu, à la fois labyrinthe de rues sordides et théâtre mythique des rêves des starlettes en devenir. Si le livre semble souffrir de quelques longueurs, on comprend qu’elles sont nécessaire à l’installation du décor et de l’ambiance et au final, aucune page n’est à regretter. Les intrigues parallèles n’amenuisent en rien l’intérêt porté à l’enquête, ne nous attachant que plus aux personnages, et la résolution du crime inventée par Ellroy est loin d’être invraisemblable et brillamment amenée. Le Dahlia Noir est un moment de lecture particulier, prenant, plaisant, mais dont on sort changé. Il est certes avant tout un chef d’œuvre du roman noir, qui utilise avec talent tous les codes du genre, mais demeure unique, de part le lien qu’il fait naitre entre le lecteur et Elisabeth Short, lien si concret que refermer le livre ne saurait le faire disparaître. Votre avis rejoint-il cette critique ? |