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 Ensaio sobre a cegueira (L'Aveuglement)
Auteur : José Saramago
Année : 1995
Langue d'origine : portuguais


7.5/10 (2 critiques)


Histoire :
Un homme devient soudain aveugle. C'est le début d'une épidémie qui se propage à une vitesse fulgurante à travers tout le pays. Mis en quarantaine, privés de tout repère, les hordes d'aveugles tentent de survivre à n'importe quel prix. Seule une femme n'a pas été frappée par la "blancheur lumineuse ". Saura-t-elle les guider hors de ces ténèbres désertées par l'humanité?
 
Critique par Charlotte postée le 22-02-2009 à 20:41
Note : 8/10
La première chose que l'on est obligé de remarquer lorsque l'on commence ce roman, c'est le style de l'auteur. Prix nobel de littérature, Saramago brise toutes les règles et recrée les siennes, adopte une nouvelle manière de ponctuer ses phrases, et structure son récit en le déstructurant. Deux phrases par page, aucune ponctuation si ce n'est des virgules qui ponctuent ses simili-phrases, des majuscules qui ne suivent pas les points... C'est assez difficile de suivre, au début. Et puis on s'y fait. Seule chose que j'ai trouvée un peu dommage : les moments où l'auteur, par le biais de son style étrange, prend du recul et nous parle à nous, lecteur, pendant que les personnages vivent toujours, en tache de fond, leurs aventures.

L'histoire en elle même est une histoire de fin du monde, mais pas de celles où un héros aux muscles saillant, une raie bien dessinée sur son crâne, lunettes de soleil clinquantes, vient, d'un sourire ravageur, nettoyer le monde des méchants qui tentent de le détruire. Non, dans l'Aveuglement, on a droit à tout et surtout à tous les détails. La misère des hommes lorsque plus personne n'y voit et n'est là pour aider, l'animalité qui reprend le dessus sur la civilisation, la violence et les instincts primaires d'hommes qui essayent de survivre. Du coup, on a droit à énormément de scène assez dures à lire. Mais le tout est tellement bien agencé, et on a tellement envie de savoir comment ce groupe de personne va arriver à subsister, cohabiter, jusqu'où tout cela peut aller que l'on reste malgré tout spectateurs de cette déchéance humaine.
La fin, sans la révéler, m'a cependant un peu déçue... Mais peut-être que je n'ai juste pas tout compris, et qu'ils me manquent un ou deux éléments pour l'apprécier pleinement.

Un bon roman, donc. Si, par moment, il peut être assez pensant moralement (et pas franchement joyeux, j'avoue avoir éprouvé une sorte de soulagement une fois ma lecture terminée), il ne laisse en tous cas pas indifférent.


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Critique par Julie postée le 16-09-2009 à 00:09
Note : 7/10
Si le début de ma lecture fut particulièrement laborieux (j'ai songé un moment à ne pas aller au delà du 3ème chapitre / paragraphe) un déclic s'est finalement produit, changeant du tout au tout ma vision (forcément) du style de Saramago.

Ce style (aucun saut de ligne, marque de dialogue, repère quelconque), c'est littéralement ou plutôt littérairement l'aveuglement mis en mot. L'aveugle qui lâche la corde lui servant de fil d'Arianne se retrouve perdu dans la structure où il est confiné, le lecteur qui lâche le livre avant la fin d'un chapitre le sera tout autant.

Mais c'est finalement l'histoire qui convainc (pour ma part) de poursuivre la lecture, en dépit de la fatigue toute visuelle qu'elle inflige. Paradoxalement, il n'y a rien de vraiment surprenant dans le déroulement des événements, mais tout est décrit avec une justesse et une précision qui nous fait nous balancer entre fascination malsaine et pure compassion. Si la partie se situant dans l'asile est remarquable de tension et sa peinture de l'humanité terrifiante, le livre s'essouffle dans son dernier tiers, jusqu'à une fin moralisatrice décevante.
Que l'histoire d'un roman constitue en soi une métaphore peut être très intéressant, que la résolution ne ramène qu'à la métaphore en niant l'aspect "vécu" de l'intrigue et des personnages a quelque chose de franchement frustrant.

On termine donc cette expérience pour le moins secouante sur une note assez amère, comme si après l'avoir déconstruite dans la forme, Saramago niait la littérature dans ce qu'elle a de plus brut (raconter une histoire). Au final, difficile de ne pas être admiratif, mais on n'est vraiment pas forcé d'aimer.


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