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 La solitudine dei numeri primi (La solitude des nombres premiers)
Auteur : Paolo Giordano
Année : 2008
Langue d'origine : italien


6/10 (3 critiques)


Histoire :
Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes ; soupçonneux et solitaires, certains possèdent cependant un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair. Maffia, jeune surdoué, passionné de mathématiques, en est persuadé : il compte parmi ces nombres, et Alice, dont il fait la connaissance au lycée, ne peut être que sa jumelle.
 
Critique par Julie postée le 27-05-2009 à 15:05
Note : 6/10
Portrait parallèle de deux êtres intimement proches et toujours séparés, La solitude des nombres premiers fait partie de ces œuvres qui ont les défauts de leurs qualités, ou les qualités de leurs défauts, selon que le livre nous a plus ou moins touché.

Un style ou un non-style très froid, clinique (ou pour être plus exacte, mathématique) qui manque parfois d’agacer (notamment dans les descriptions toujours identiques des tocs de Mattia) mais qui donne un sentiment d’infini respect des personnages, une volonté de ne pas se moquer d’eux, de trop en faire.

La pudeur avec laquelle sont traités ces deux « pathologies » que sont l’anorexie et l’automutilation dont souffrent les deux héros est bienvenue (le rendu de la dimension très mentale de l’anorexie est saisissant) mais lorsque c’est cette même pudeur qui caractérise l’ensemble du roman, elle devient pesante.

Et si les deux premiers chapitres sont très efficaces, d’une violence contenue qui fascine autant qu’elle révulse, la suite est de plus en plus prévisible, manque d’un fil conducteur, d’une raison de suivre ces deux personnages (quand on ne s’attarde pas sur un faire valoir qui semble n’être là que pour aborder un sujet de plus et ne jamais être un personnage à part entière) et d’un quelconque événement qui clôturerait le livre. On a le sentiment que La solitude des nombres premiers aurait pu se finir cinquante pages plus tôt… ou deux cents plus tard.

Ce qui déçoit finalement un peu reste le décalage entre le chef d’œuvre promis (prix Stregha, énorme succès public et critique) et l’impression qui reste, ça et là, de surtout lire un livre « à la mode » : héros en marge de la société, jeune fille anorexique, garçon surdoué obsédé par l’ordonnancement de toute chose…

Par chance l’auteur a eu l’intelligence et la finesse de résister à un trop plein stylistique qui aurait accentué l’impression, et son écriture très posée confère une certaine sincérité au roman. Mais cette espèce d’anesthésie de l’âme dans laquelle les personnages sont englués fini vite par gagner le lecteur.
Au final, on s’intéresse, beaucoup même. Mais on aurait aimé ressentir plus.


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Critique par stéphanie postée le 10-06-2009 à 20:22
Note : 9/10
Il y a des livres qui se révèlent sensiblement durs et beaux. J’ai vraiment beaucoup aimé celui-ci, plein de silences, de choses tues ou cachées. Mattia et Alice sont deux jeunes gens cassés, ébranlés par la vie et l’auteur leur donne vie dans un style parfois froid, précis, sans en faire des tonnes ou sombrer dans le pathos. Par instants, on pourrait trouver ça cru ou scabreux et pourtant, je n’ai jamais autant eu cette impression de pudeur à la lecture d’un livre. J’ai ressenti une grande tendresse et délicatesse de Paolo Giordano pour ses personnages et s’il les (d)écrit avec des troubles importants, il ne les enferme pas dans une catégorisation de la maladie, ils se battent, ils luttent pour se faire une place avec toute la difficulté qui entoure leurs comportements et attitudes. Ce qui m’a plu aussi est que, comme un pied de nez, l’histoire ne se déroule pas comme le laisse supposer le résumé de quatrième de couverture avec une solution toute trouvée. Tout ne se révèle pas facile du jour au lendemain grâce à une personne, les maux restent présents.

Extrêmement juste, ce roman connaît parfois quelques maladresses (notamment dans le traitement de certains personnages secondaires qui semblent être davantage là pour évoquer ou pour contre-balancer le décor) mais recèle de théories sur la vie, de passages ou phrases qui font faire sourire ou grincer des dents, parfois on voudrait fermer les yeux aussi, souvent, mais on se laisse emporter par ces mots doux et dérangeants.


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Critique par Aline postée le 24-09-2010 à 20:26
Note : 3/10
La déception que m'a inspirée ce bouquin est sans doute liée en grande partie à la quantité d'éloges que j'ai lues et entendues à son sujet.

Si le tout début m'a beaucoup plu et franchement donné envie de lire la suite, dès que les personnages arrivent à l'adolescence, l'ennui s'est installé. Les deux protagonistes sont trop caricaturaux pour être crédibles, le style trop froid pour les rendre attachants. Jusqu'au bout, j'ai espéré un quelconque retournement de situation qui donnerait un peu de profondeur à l'histoire de Mattia et d'Alice, mais le dénouement est à l'image du reste du roman, plat et sans intérêt.


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