Ecrite sur le tard, cette épopée fantastique a tout d’une œuvre de référence par la richesse et l’étoffe du monde créé. David Eddings embarque le lecteur dès les premiers mots, grâce à un regard toujours sincère, juste et non dénué d’humour. Par petites touches, il distille sa mythologie et l’impeccable structure géopolitique du monde. A cet effet, les premiers chapitres des différents chants renseignent sur la Prophétie dont on découvre au fur et à mesure l’importance. De plus, les cartes disséminées dans les ouvrages permettent de prendre part à ce singulier voyage. Grâce à des descriptions toujours bien fournies tant à la fois pour les paysages, les peuples et les personnages, Eddings offre un roman particulièrement visuel et on a toujours la sensation agréable de voir les événements se dérouler juste sous nos yeux. L’auteur (et sa femme qui l’aide(ait) dans l’écriture des personnages féminins et des décors) procède toujours de la même façon: il commence par brosser un lieu, un personnage avec son trait de caractère dominant, comme succombant aux a priori qui peuplent le monde du Ponant et des Angaraks puis parvient par petits coups de pinceau successifs à estomper le gros du trait donnant une justesse et une unicité à chacun. Ainsi, on devine la façon dont réagira tel ou tel personnage, on a l’impression de les connaître. On a l’impression de faire partie de cette troupe attachante et de mener la quête à leurs côtés.
La Belgariade se révèle être un livre (des livres!) duquel il est difficile de décrocher et arrivé vers la fin des cinq volumes, même si on sait que le monde des Eddings ne se termine pas encore, qu’il y a la Mallorée puis les Préquelles, on freine malgré tout pour retarder le moment où il faudra quitter ce cocon à l’atmosphère magique.
A lire donc : )