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 Le dernier monde
Auteur : Céline Minard
Année : 2007
Langue d'origine : français


3/10 (2 critiques)


Histoire :
Cosmonaute, Jaume Roiq Stevens accomplit diverses missions dans une station spatiale en orbite autour de la Terre, quand soudain l'évacuation est ordonnée depuis la base en raison d'un incendie. Refusant d'obéir, il demeure seul à bord pendant quelques mois, le temps d'observer une série d'étranges phénomènes terrestres, mais le silence radio persistant le force à rentrer. De retour à la base, bien des surprises l'attendent la Floride apparaît désertée de tous ses habitants, dont les vêtements gisent abandonnés, comme après une inexplicable catastrophe. Les animaux, eux, semblent avoir retrouvé leur liberté. Stevens doit se rendre à l'évidence : l'espèce humaine a disparu. Fou de désespoir et comme possédé par une sorte d'ivresse schizophrénique, il entreprend alors, des plaines d'Asie centrale à la Chine, en passant par l'Inde, l'Alto Parana et l'Afrique, un voyage hallucinant dans l'espace mais aussi le temps et la culture de tous ces mondes disparus.
 
Critique par Virginie postée le 07-11-2008 à 18:06
Note : 2/10
Il y a des choses tout à fait réconfortantes dans ce roman. Des risques pris adorables. Et puis il y a le reste. Ce qui donne au final un avis mitigé poussant plus vers le moins que vers le sublime.


Culture confiture?

Parce qu'il faut le dire, à moins d'avoir un diplôme de philosophe, d'aimer à se prendre la tête, d'avoir une culture assez balèze aussi, il est très dur d'apprécier ce livre à sa juste valeur. Parce que vraiment il donne cette impression horrible qu'on aimerait ne pas avoir, jamais, et qui se conclut par un "je ne suis pas assez cultivée pour ce bouquin".

Car il est vrai, je ne suis pas assez cultivée pour ce bouquin. Je n'ai aucune connaissance de toutes ces villes que le personnage traverse, de tous ces philosophes qu'il cite, de ces rois, de ces dieux, bref de tout ce bordel savant qui s'étale tout au long du roman. Un roman pas populaire pour un sou qui m'aurait limite donné envie de retourner au Da Vinci Code, juste histoire de voir à quoi ressemble la prétention de culture 0 (j’accorde 1,5).


L'histoire?

Elle est assez basique. Un cosmonaute voit la Terre de là haut. Il est avec son équipage. La situation évolue, ils vont devoir redescendre, mais lui restera. Jusqu'au jour où il redescendra, et retrouvera la Terre vide, et des tas d'habits amassés un peu partout. Avec une odeur de prune présente là où chacun a disparu. S'en suivra un tour du monde, contemplatif puis destructeur, des amis imaginaires prenant la plume à tour de rôle, des animaux parlant enfin tout ca...

On m'avait bien entendu dit qu'il ne fallait pas que je m'attende à avoir des réponses sur cette odeur de prune. Ni sur le pourquoi du comment. Et pourtant j'ai refusé d'y croire tout du long, espérant vraiment que ma longue lecture ne serait pas vaine. Au final il n'y aura aucune révélation à ce sujet.


Que reste-t-il alors?

Principalement du style. Et du style. Et encore du style. L'histoire a rapidement été oubliée par mon cerveau. Mis à part peut être les premières pages, seuls moments savoureux. Parce que oui le personnage n'est cool que par rapport aux autres. Le reste n'est qu'un condensé de tout ce qui fait le roman moderne prisé par Télérama: odeurs d'urine qu'on n’oublie pas de préciser, et plus si affinités, personnage se tapant animaux, parce que bon voila, branlage en tout genre. Bref de la poésie à l'état pur.

Et c'est pénible de ne pas pouvoir être plus positive vraiment. Parce que le début du roman était savoureux. On ne peut pas ne pas aimer un roman qui commence au milieu d'une phrase, au milieu d'un mot. Ca parait tellement chouette en théorie. Et pourtant si, on peut.


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Critique par Julie postée le 26-03-2010 à 18:27
Note : 4/10
Rarement j’aurais connu un tel décalage entre mon envie d’aimer un livre et mon ressenti post-lecture. Parce que Le dernier monde est un roman a priori audacieux, réunissant tout ce que j’aimerais trouver en littérature française. Une vraie idée, une histoire. Un postulat de départ aussi simple que génial. Une méthode de développement narratif originale et hautement intéressante. Une écriture poétique dans chacune de ses descriptions.

Et pourtant… A l’exception de quelques passages ça et là où Céline Minard se décide vraiment à reprendre son fil narratif et à faire avancer son histoire, rarement lecture me fut plus dénuée de plaisir, à la limite à dire vrai du désagréable. Ne pas connaitre la moitié des mythes et légendes évoqués dans le roman ne m’a en soi pas dérangée, pas plus que de ne jamais obtenir d’explication, l’intérêt est ailleurs. Mais jamais ou presque (les passages cités ci-dessus mis à part donc) je n’ai eu le sentiment que l’idée était de raconter tant que d’étaler, de vouloir caser le plus de choses possibles en 450 pages qui semblent plus gavées que denses. Objet étrange, protéiforme, boursouflé, Le dernier monde prouve nombre de talents à son auteur, mais pas celui de conteuse. Et pourtant il y avait matière, entre les nombreux avatars de Stevens et les cultures qu’il fait renaitre dans son cerveau (pas si) malade.

Sauf que la moitié du contenu m’est apparu comme une sorte de provocation vide, un effet de mode plus qu’un élément au service de l’histoire : pourquoi faut-il qu’une partie de jambes en l’air se finisse forcément par une scène d’urolagnie – rendez vous service ne cherchez pas le sens de ce terme s’il vous est inconnu - que la seconde création mentale du cosmonaute ait des rapports intimes avec des biches ou des singes, ou que les milles et une spéculations métaphysiques des uns et des autres soient absolument stériles ? Quant à l’autre moitié, composée d’un milliard de références, elle finit par confiner à l’indigeste, ne semblant avoir d’autres fonctions que de faire s’empiler les pages, nous éloignant énormément du personnage et de son épopée pour nous noyer dans un brouet qui se veut à la gloire de l’auteur plus qu’à celle de l’humanité.

Le tout compose un ensemble si décousu que je n’ai jamais pu rouvrir le bouquin et reprendre directement ma lecture et que j’ai très, très rarement réussi à lire une page d’affilée sans que mon esprit ne dérive sur tout autre chose. Je ne saurais dire ce qui m’a poussé à finir le livre, une espèce de mauvaise conscience d’élève appliquée, jamais une vraie envie de connaître la suite. Parce que ce Dernier Monde m’apparaît de bout en bout comme un récit sans doute brillant, riche de savoir, mais terriblement pauvre en imagination. Dommage, au final, c’est ça que je recherche en priorité en littérature.


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