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 Case histories (La souris bleue)
Auteur : Kate Atkinson
Année : 2004
Langue d'origine : anglais


6.7/10 (3 critiques)


Histoire :
La souris bleue est le premier livre dans lequel apparaît Jackson Brodie, détective privé rebelle et buté. Qu’il s’agisse d’enfants disparus, tués, de doudous retrouvés, de disparition de chats ou de simple espionnage, ce grand amateur de musique est là.
 
Critique par stéphanie postée le 15-07-2009 à 22:03
Note : 9/10
Difficile d’introduire La souris bleue... Ce livre est sans aucun doute l’un de mes préférés et pourtant, je n’irai pas lui mettre 10 car à chaque lecture, il y a un personnage que je lis en diagonale, pressée d’être auprès des autres personnages moins "froids". Le personnage en question est en marge de l’intrigue principale et j’ai toujours la sensation qu’il est là pour évoquer un autre sujet, pour mener le lecteur dans une impasse...
Mais ne nous arrêtons pas à ça. La souris bleue est vraiment un livre plein de surprises et de jolis moments. Comme le suggère le titre originel "Case histories", l’intrigue s'étoffe au gré des différents portraits qui se suivent chapitres après chapitres, alliant le passé et le présent.
Kate Atkinson est une de ces auteurs bavards qui aiment donner le plus grand nombre de détails au sujet de ses personnages et c'est avec régal que son style et son humour truffent l’intrigue policière de pensées farfelues, de tics, de souvenirs évoqués qui surgissent çà et là quand l'histoire en elle-même n'est pas des plus joyeuses. Avec Kate Atkinson, on se surprend à sourire au milieu des larmes avec juste un petit détail et l'on s’embarque avec une facilité déconcertante dans les vies d’Amelia, Julia, Jackson ou Théo avec cette impression de les connaître.
Au final, s’il est un personnage qui semble illégitime, c'est peut-être parce qu'il n'est qu'esquissé et en marge justement quand on aurait voulu le voir interagir avec les autres et que son histoire soit développée. Car l’art de Kate Atkinson réside ici: dans le ficelage de son intrigue et dans l’enchevêtrement des rencontres entre les personnages que l’on côtoie. A l'aide de ses mots, elle crée un cocon dans lequel le lecteur est chez lui, navigant entre les différentes classes sociales, les différentes vies, les différents quartiers de Cambridge dépeints avec une justesse saisissante.
Plus qu'une histoire, l'auteur livre un portrait de son époque. Sans parler de la poésie de certaines de ses phrases qu’on ne peut que relire, pour le plaisir.


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Critique par Florence postée le 19-09-2009 à 19:09
Note : 5/10
Jackson Brodie, 45 ans, détective privé, enquête sur trois vieilles enquêtes criminelles qui n'ont jamais été élucidées. On pourrait croire que le roman est policier mais en fait pas du tout, et c'est sûrement ce qui cloche à mes yeux. La souris bleue m'est apparu comme un joyeux fouillis mal défini, plein d'histoires entrelacées (mais finalement juxtaposées de manière un peu artificielle) et plein de personnages un peu caricaturaux auxquels on n'a pas le temps de s'attacher parce que le récit évoque trop de choses en même temps et qu'au final, on finit par s'y perdre. Atkinson choisit de présenter ses personnages en faisant des allers-retours entre passé et présent, soit, mais à force d'entrecouper tous les passages, le texte perd de sa fluidité et avance par à-coups. Le personnage de Caroline, notamment, est isolé de tous les autres et met du temps à se raccrocher au fil de l'histoire principale.

En résumé, l'aspect "détective privé" est une pseudo-excuse pour aborder une multitude d'autres thèmes : critique de la société, émotion, humour... Ca fait beaucoup pour un seul roman, surtout quand on s'attendait à une vraie élucidation policière et qu'en fait, l'aspect criminel ne présente qu'un intérêt minime. Les affaires sont résolues sans surprise : le seul élément de suspence réside dans l'insertion d'une trentaine de pages entre le déclic et la révélation au lecteur : autrement dit, Jackson élucide son mystère mais Atkinson attend deux chapitres avant de nous dire ce qu'il a compris. Drôle de notion du suspence...

Pour finir, je nuancerai mon avis en disant que la traduction française est peut-être partiellement responsable de cet avis négatif. Certaines tournures sont maladroites ou paraissent un peu trop simplistes alors que ces effets de styles passeraient probablement mieux dans la langue anglaise. Et puis, les notes de bas de page pour expliquer les références à la culture britannique sont un peu agaçantes. De toutes façons, il n'est pas indispensable de connaître l'Angleterre pour appréhender la lecture : même la ville de Cambridge (qui sert de décor au roman) est à peine exploitée. L'histoire aurait tout aussi bien pu se dérouler autre part... Dommage.


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Critique par Julie postée le 26-09-2009 à 16:22
Note : 6/10
Plus qu'une plume, Kate Aktinson a un regard, précis, pertinent, souvent acéré, sur les maux de la société anglaise, désespérément lucide sur ses personnages. Le souci, c'est que les seconds ne semblent exister que comme prétexte à évoquer les premiers.

Case histories m'a donné le sentiment de lire une critique socio-philosophique du monde actuel (presque un règlement de comptes à dire vrai) plus qu'un roman. La critique en question est intelligente, voire drôle, mais elle se fait au détriment de l'histoire, effectivement "artificielle". Les deux affaires centrales sont résolues par le même procédé, d'une simplicité confondante, la troisième, excentrée, semble vraiment n'être qu'une excuse pour se promener dans une autre couche de la société, critiquer une classe et un milieu que les autres personnages ne permettaient pas d'évoquer. Le tout aurait pu faire l'objet de trois livres, les entrelacements n'apportant pas grand chose à mon sens.

A ce sentiment un peu désagréable de lire la vie de "faire valoir littéraires" se sont ajoutés des problèmes de forme : par deux fois, je n'ai pas réalisé que les personnages s'étaient déplacés dans le temps et l'espace, d'autres moments, il me fallait attendre quatre pages pour réaliser qu'un autre était présent... S'il s'agit juste d'un problème de traduction, c'est que le traducteur a oublié des phrases entières ?

Reste que si ces personnages ne sont pas toujours parvenus à m'émouvoir (à l'exception de Theo) et semblent subordonnés aux thèmes qui leurs sont accolés, ils n'en demeurent pas moins très bien (d)écrits, et que l'on a aucun mal à croire à leur existence, en dépit de l'improbable (?) accumulation d'horreurs qui jalonne la vie de chacun. La société anglaise est elle à ce point corrompue, noire, pourrissante ? Vraiment, Kate Atkinson a un regard, d'une acuité terrible et bienvenue, servi par un style intéressant et très précis qui fait qu'en dépit de tout ça, Case Histories est une lecture agréable. Mais ce regard manque d'un rien de tendresse à mon goût.


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