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 His Dark Materials: Northern Lights (À la Croisée des Mondes: Les Royaumes du Nord)
Auteur : Philip Pullman
Année : 1995
Langue d'origine : anglais


7/10 (1 critique)


Histoire :
Pourquoi la jeune Lyra, élevée dans l'atmosphère confinée du prestigieux Jordan College, est-elle l'objet de tant d'attentions ? De quelle mystérieuse mission est-elle investie ? Lorsque son meilleur ami disparaît, victime des ravisseurs d'enfants qui opèrent dans le pays, elle se lance sur ses traces. Un périlleux voyage vers le Grand Nord, qui lui révélera ses extraordinaires pouvoirs et la conduira à la frontière d'un autre monde.
 
Critique par Julie postée le 10-09-2012 à 11:44
Note : 7/10
Il arrive qu'en soi, une lecture vous laisse un souvenir plus impérissable que le contenu du livre lui-même, et ma première découverte des "Royaumes du Nord", 1er tome d'A la Croisée des Mondes, était de ces lectures là. Les circonstances autour en avaient fait un moment parfait, au détriment des faiblesses du livre, et j'avais toujours quelque peu craint de m'y replonger au risque de réaliser avoir perdu une certaine magie.

Mais en trouvant le livre abandonné dans la cour de mon immeuble moins d'une heure après l'avoir fait acheter à une amie, il devenait difficile de résister à ce clin d'oeil du hasard.
La première chose que j'ai réalisé en le rouvrant, c'était que je n'en avais gardé que très peu de souvenirs, me rappelant donc plutôt l'ambiance de ma lecture que ce que racontait Pullman. Et pour cause : cette fois-ci, il m'a semblé que Pullman n'était pas exactement un conteur...

Paradoxalement, l'histoire des Royaumes du Nord, son scénario si l'on peut dire, est sa plus grande force. Très bien structurée et prenant place dans un monde cohérent, solidement conçu et fascinant, elle enchaine des péripéties à un très bon rythme, nous entrainant dans des décors toujours plus extraordinaires, et se faisant graduellement de plus en plus noir et prenante.
Pourtant rien de cela n'est à mon sens, bien raconté. Aucune information n'est délivrée de façon organique, l'auteur faisant des incises explicatives des plus lourdes et absolument pas naturelles alors que la narration suit un personnage. Le même problème parasite les dialogues où tel et tel personnage raconteront par le menu l'historique complet d'une institution ou d'un personnage... Outre que cela rend la construction un peu pataude, le style s'en retrouve dépourvu de tout lyrisme ou même simplement de fluidité, semblant n'être un outil explicatif de plus.
Tout au long du premier tiers, si ce n'est de la moitié, il est très difficile de ne pas visualiser l'auteur regardant ses notes, cherchant où caser ses éléments, et de réellement se laisser porter par le récit. On y notera aussi quelques facilités, du moins à la lecture seule de ce tome hors contexte - deux autres doivent suivre - notamment l'Aléthiomètre, instrument qui permet à l'héroine d'anticiper l'avenir avec une facilité un peu déconcertante.

Lyra constitue un autre élément ambigu du livre : si elle est présentée comme téméraire et audacieuse, le fait qu'elle soit en réalité pré-destinée à accomplir la quête centrale du livre enlève de beaucoup à l'idée de libre arbitre et de courage du personnage, qui par ailleurs peut se révéler plus d'une fois irritant. Le souci étant qu'à ce stade de la série, seuls Lord Asriel et Ms Coulter apparaissent comme des personnages multi-facettes, les autres étant un rien monolithiques (les gitans, les ours, les érudits...)

Et pourtant... avec ou sans magie, reste que j'aurais dévoré ce premier tome, toujours désireuse de connaitre la suite, de voir s'éclaircir le mystère de la Poussière (particules élémentaires attirées par ... les âmes ?) et d'observer les jeux de pouvoir impliquant universitaires, guerriers tartares et fanatiques religieux.... Le roman supporte ses propres faiblesses par sa formidable richesse, son aspect roman d'aventures qui fait écarquiller les yeux même quand l'histoire se fait plus oppressante que jamais. Traversé d'une imagination foisonnante et d'une intelligence palpable de bout en bout, il propose sans ambiguité un message plutôt osé pour le public, qui en dépit du style très pauvre, n'est jamais ici sous-estimé. Le rythme ne faiblit pas, la violence, psychologique comme physique, n'est jamais édulcorée, les ressentis sont forts, Pullman joue avec des concepts complexes et nuancés (l'âme, le déterminisme, la foi, la physique et la métaphyisque) et finit son roman en ouvrant (littéralement) le champ des possibles au delà de l'univers des Royaumes du Nord pressant le lecteur de se procurer le second tome...

Au fond, c'est là aussi une forme de magie.


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