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 Le Lion
Auteur : Joseph Kessel
Année : 1972
Langue d'origine : français


9.5/10 (2 critiques)


Histoire :
King lécha le visage de Patricia et me tendit son mufle que je grattai entre les yeux. Le plus étroit, le plus effilé me sembla, plus que jamais, cligner amicalement. Puis le lion s'étendit sur un flanc et souleva une de ses pattes de devant afin que la petite fille prît contre lui sa place accoutumée.
 
Critique par Mathilde postée le 09-07-2010 à 12:34
Note : 10/10
En ces périodes de chaleur, certains livres se prêtent mieux à la lecture que d’autres. Ceci est le cas de "Le Lion", récit d’amours cruels en pleine fournaise africaine.

Le soin qu’apporte Joseph Kessel à l’écriture des paysages du Kenya nous plonge dès les premières lignes dans la brousse. L’auteur détient cette capacité à nous faire ressentir l’atmosphère d’un endroit jamais visité pour les pauvres lecteurs que nous sommes. L’ouvrage nous permet d’aborder le côté sauvage du pays, sa nature, ses animaux, mais aussi ses hommes. Nous voyageons en compagnie du narrateur et découvrons la relation si particulière de Patricia, fille d’un directeur de réserve, et King, un lion orphelin qu’elle a élevé.

Le livre sonne vrai. Aussi improbable que puisse paraître une histoire d’amour entre une enfant et un lion adulte, car c’est bien d’amour qu’il s’agit, le narrateur, par ses réactions et sa vision, ancre le récit dans la réalité. Il agit comme il se doit de l’être, un homme blanc en pays africain colonisé, mais pas un mauvais bougre non plus, fasciné par la relation fusionnelle et exotique entre Patricia et King.

Cet amour se dévoile de manière pudique au fil des pages : on envie Patricia, on veut parcourir la brousse avec King, étancher sa soif à une source, puis se coucher à l’ombre des buissons quand le soleil parvient à son apogée. Plus besoin de paroles ni d’autorité, Patricia et King ont développé leur propre langage, fruit d’une fusion interdite entre l’homme et l’animal.

En effet, King fait office de catalyseur autour duquel va se déclencher une série d’évènements, où les tensions vont révéler les autres protagonistes de l’histoire : John le père de Patricia, ancien chasseur sanguinaire, Sybil la femme de John, citadine effrayée par le continent africain et enfin Oriounga, jeune Masaï, qui doit tuer un lion pour devenir adulte.

Véritable hymne à l'amour de l'Afrique sauvage, "Le Lion" fait partie de ce que l’on nomme les classiques à juste titre. A découvrir ou redécouvrir, sa lecture vous prendra au corps jusqu’au dénouement des dernières pages et ne vous laissera pas indifférent.


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Critique par Stéphanie postée le 27-08-2011 à 15:18
Note : 9/10
La plume de Joseph Kessel a cet effet magique d’emporter le lecteur très loin de son quotidien, le faisant voyager ici au Kenya. Les sens sont comblés : on entend le vent dans les arbres et le bruissement des pattes des animaux se déplaçant paresseusement, on distingue le Kilimandjaro au loin, tout comme on perçoit les odeurs (notamment celle des huttes des Massaï)…

L’histoire se résume en peu de mots et si la première partie est lente à se mettre en place, difficile de ne pas s’attacher aux personnages et de ne pas partager leurs craintes, leurs joies, leurs tiraillements et leurs envies. Les relations au sein de la famille Bullit sont particulièrement bien décrites dans ce qu’elles ont de contradictoire et jamais un instant on ne doute de l’amour qui les unit tous les trois.

Lorsque le narrateur s’éloigne du village et des sentiers battus, en compagnie de son chauffeur Bogo et de Patricia, il s’approche au plus près de la réalité de la brousse et de ses animaux. Et c’est ainsi qu’il fait la connaissance de King, le lion ami de Patricia, entre les pattes duquel elle a l’habitude de se blottir à l’ombre des arbres.

Si la surprise est de taille au début, on se prend par la suite à oublier la dangerosité de l’animal et à le percevoir tantôt comme une grande peluche inoffensive tantôt comme un chien plein de fougue, notamment lorsque King court après la voiture de John, le père de Patricia. On ressent indéniablement toute l’affection qui existe entre Patricia et King, tout comme on pressent que le dénouement ne sera pas joyeux. Car même si la petite fille a toutes les cartes entre ses mains, il semble que l’Afrique soit un terrain de jeu très dangereux… Un livre d'une grande qualité, qui tient en haleine jusqu’au bout.


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