Ce roman est la suite de "Les choses s’arrangent mais ça ne va pas mieux" lui-même la suite de "La souris bleue".
Si "La souris bleue" m’avait au tout début déstabilisée par la façon dont Kate Atkinson passe d’un personnage à l’autre à chaque chapitre, de manière totalement indépendante, comme si chaque chapitre ouvrait une nouvelle histoire, s’ouvrant sur les pensées d’une nouvelle personne, je n’ai cette fois-ci pas été surprise par le procédé. Je suis rentrée tranquillement dans ma lecture, savourant chaque chapitre, (re)prenant connaissance avec les personnages, grappillant les indices çà et là et me demandant à quel moment auraient lieu les rencontres et les confrontations. Le rythme de ce livre est lent, il ne faut pas s’attendre à une course poursuite, Kate Atkinson prend le temps de présenter ses personnages, de dérouler le fil rouge par bribes et je pense que c’est ce qui fait le charme de son écriture (et là je regrette de ne pas pouvoir lire le livre en version originale) : savoir doser avec tendresse et humour noir les petits détails qui rendent ses personnages atrocement vivants et attachants.
Retrouver Jackson Brodie une troisième fois et Louise pour la deuxième fois ne m’a donc pas déplu. En deux ans ils n’ont pas "changé", ils sont toujours aussi bornés l’un que l’autre. Je mentirais en disant qu’il n’y a pas de clins d’œil aux deux précédents ouvrages mais c’est comme si l’auteur nous donnait des nouvelles d’amis et le tout peut se lire seul (même s’il serait dommage de passer à côté de l’excellent livre qu’est "La souris bleue") parce qu’au final, l’histoire de "A quand les bonnes nouvelles ?" est bel et bien indépendante des autres. Kate Atkinson s’empare une nouvelle fois de ses thèmes de prédilection, ajoute sa touche d’humour noir à l’univers fracassé (aux univers fracassés) qu’elle décrit et mène sa barque jusqu’au dénouement final, magistral, de l’intrigue.
On pourrait définir ce livre comme une enquête policière car tous les éléments sont là mais ce serait passer à côté, me semble-t-il, de l’essentiel, de ce regard sans fausse note, mélange doux amer entre optimiste et fatalité, que l’auteur couche sur le papier. "A quand les bonnes nouvelles ?" est un livre à déguster.