L’entrée dans Placebo se fait à tâtons, tant on apprend à connaître les personnages un par un, à travers de tout petits paragraphes, sans que rien ne vienne réellement aider pour bien les différencier. Apparaissant tous (ou presque) perdus à ce moment-là de leur vie et pleins d’interrogations assez similaires, il est difficile dans un premier temps de les reconnaître. Il m’a fallu souvent aller vérifier le prénom d’un personnage pour aller voir si c’était elle que j’avais croisée quelques pages plus tôt ou une toute autre personne. Les personnages semblent se ressembler, tout aussi ébranlés par la vie les uns que les autres.

De plus, certains éléments sont un peu bancals, et paraissent trop gros pour être vrais. J’ai eu du mal à croire certaines pensées ou actions des personnages. Tout comme il m’a paru peu concevable que tous ces jeunes hommes et femmes atterrissent dans un même lieu. Une fois passé(s) ce(s) détail(s), il est très intéressant de les voir interagir les uns avec les autres, leur caractère se révélant différent selon leur interlocuteur. On ne peut réellement connaître chacun des personnages qu’en ayant en tête sa palette de personnalités et Placebo permet cette richesse. Rien est évident, ou au contraire, tout l’est sans l’être. Il faut en quelque sorte se laisser porter par l’écriture de Lucille Néflier, et lui faire confiance.

Car l’atout de Placebo, à mes yeux, c’est la plume qui est derrière, d’une étonnante sincérité et qui ne peut qu’inciter à lire, tout simplement. J’ai été comme envoûtée par l’écriture de Lucille Néflier. Certes il y a des défauts et des raccourcis assez faciles par rapport aux questionnements des personnages. Mais on ressent un peu de ce qu’écrire veut dire : raconter ce qui nous tient à cœur, le faire sans faux-semblant et sans trop de fioritures.

A mi-chemin entre roman fantastique et initiatique, Placebo est un premier roman prometteur qui donne vraiment très envie de lire le prochain roman de son auteur.