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 Inception
Réalisateur : Christopher Nolan
Année : 2010
Acteurs : Leonardo DiCaprio, Ellen Page, Joseph Gordon-Lewitt, Michael Caine
Pays : Etats Unis


6/10 (1 critique)


Synopsis :
Don Cobb, est un espion industriel d'un genre bien particulier puisqu'il est chargé de voler des informations dans le subconscient des gens en pénétrant leurs rêves. Un riche entrepreneur lui propose d'effacer son casier s'il accepte une mission inverse et bien plus dangereuse : implanter une idée dans le cerveau d'un homme.
 
Critique par Julie postée le 06-10-2010 à 21:21
Note : 6/10
Sans doute faut-il se contenter de juger une œuvre pour ce qu’elle est. Mais parfois le potentiel créatif et artistique est si riche qu’on ne peut s’empêcher de regretter ce qu’elle aurait pu être. Ainsi en va-t-il pour ma part d’Inception, très bon divertissement qui à mon sens passe à côté du chef d’œuvre qui n’attendait que d’en naître. La faute au cruel paradoxe sur les choses écrites par les auteurs qu'on aime le plus : du très bon boulot auquel on aurait apposé un 9 si pondu par un réalisateur lambda déçoit ici de la part de Nolan.

Inception est un bien évidemment bon film, son montage est une vraie merveille, son exploitation de l'espace une leçon d'école, son world-building est fascinant et son casting décoiffe (Gordon-Levitt en tête, d'une classe folle d'un bout à l'autre). C’est là ce qui se fait de mieux en matière de blockbuster, mais laisse irrémédiablement frustré tant il avait matière à être beaucoup, beaucoup plus. Nolan nous avait habitués aux constructions scénaristiques complexes et en puzzle, pourquoi diable le script d'un film sur les rêves, leur embriquement et leur paradoxe temporel doit-il être à ce point linéaire ? Comment au juste un thème pareil peut-il donner une histoire certes totalement maitrisée mais à ce point sans surprise ? D'autant que par souci de limpidité, les séquences explicatives du concept ne sont pas le plus organiquement du monde insérées dans la narration. Notons par exemple que passé le rôle d’identification du public, le personnage d’architecte d’Ellen Page ne sert absolument à rien.

Dommage aussi que ce soit finalement pas tant exploitée l’imagerie des rêves. Passée la fabuleuse scène parisienne, les séquences oniriques semblent plus tirées de films de James Bond que de cerveaux endormis. Le héros le dit lui-même : dans un rêve, on ne réalise pas que les choses sont absurdes, folles. Si le réalisme du premier niveau se justifie, les plongées suivantes auraient pu être beaucoup plus fantaisistes, que ce soit dans la forme ou le fond.

Enfin, même si des enjeux à échelle planétaire n’auraient pas eu énormément de sens et sans doute gâché l’aspect humain du film, voir ceux-ci réduits à une histoire de famille séparée somme toute très classique est un peu dommage. Dans ses thématiques comme dans son traitement, Inception n’est ni la claque qu’infligeait Matrix, ni le lavage de cerveau onirique que proposait Dark City. Il reste un film à voir pour une réjouissance de l'œil indiscutable. Mais à trop mâcher le travail, il frustre tout de même un peu les neurones. Préférez-y le fabuleux Paprika de Satoshi Kon pour un total plaisir de cinéma.


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