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 Akmareul boatda (J'ai rencontré le diable)
Réalisateur : Kim Jee-woon
Année : 2011
Acteurs : Lee Byung-Hun, Choi Min-sik
Pays : Corée du sud


9/10 (1 critique)


Synopsis :
Un agent secret recherche le serial killer qui a tué sa fiancée.
 
Critique par Mathilde postée le 06-07-2011 à 15:36
Note : 9/10
Petit disclaimer : ce film n'est pas pour tout le monde. Je pense à ceux qui détournent les yeux à la moindre goutte de sang ou psychotisent toute la nuit après un film un peu dérangeant. Passez votre chemin et tout plein de bisous bisousnours à vous.

Passons aux choses sérieuses.
"J'ai rencontré le diable" est un titre à comprendre dans deux sens différents, de même que l'on suit deux personnages aux facettes doubles qui s'affrontent en duel : le romantique Joo-yeon (Lee Byung-Hun) aux airs de gendre idéal et Kyung-chul (Choin Min Sik) à l'allure animale et psychopathe de son état. Le film dure aussi 2 h 22, enfin bref, il y a du deux partout !

Mais en fait, ce n’est pas tellement ça le sujet. Il s'agit plutôt d'une confrontation œil pour œil, dent pour dent, entre deux hommes dont l'un a sauvagement massacré la fiancée de l'autre. Tous les séparaient, mais ce meurtre va les rapprocher par une escalade de violence où la frontière entre vengeance et boucherie devient très vite poreuse. Attention, la justice n'est pas le thème central du film - l'analyser ainsi biaise l'histoire – il est question ici de dévoiler la double confrontation de Joo-yeon : contre Kyung-chul et contre lui-même.

Vous l'avez compris, nous sommes dans de l'ultraviolent, un genre assez répandu dans le cinéma sud-coréen, mais cela n'est pas pour autant (totalement) gratuit. L'accent est mis sur la souffrance de Joo-yeon et sur son évolution macabre et crescendo face à Kyung-chul, incapable de ressentir la moindre émotion vis-à-vis d'autrui. Il est amusant de voir les rôles s'inverser à plusieurs moments du film. Qui est le bourreau ? Qui est la victime ? Difficile de répondre à la question.

Le côté ultra dans tous ses états de ce "vigilante" (film de vengeance nihiliste) est servi par une esthétique visuelle morbide composée d’une photographie soignée, beaucoup de jeux de contraste (scène de nuit sous la neige avec giclée de sang : miam) et des mouvements de caméra pensés au centimètre près. À noter également le jeu d'acteur de Choin Min Sik, entre admiration et dégout pour sa capacité à incarner l'horreur.

Mon petit point faible réside dans l'utilisation de touches comiques présentes dans la deuxième partie du film et auxquelles je n’ai pas adhéré. Je dois être assez hermétique à l'humour du "Pays du matin frais", surtout entre deux scènes de torture à la hache.

Pour conclure, la réalisateur a réuni dans ce film tous les ingrédients qu’il a aimé utiliser dans ses précédentes productions, avec en bonus deux supers stars nationales dans les rôles principaux. Loin du polar hollywoodien, plus proche du cinéma italien de genre giallo (sans la touche fantastique), Kim Jee-woon nous livre ici une œuvre très sud-coréenne devant laquelle le public européen peut se retrouver un poil désemparé entre tortures psychologiques et visuelles, entrecoupées de scènes de comique absurde et de longs dialogues silencieux. Pour public averti.


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