On arguera que la combinaison synopsis-affiche-casting suffisait, que si l'on fait la démarche volontaire de regarder The Vow, c'est en toute connaissance de cause. Ce à quoi je répondrai que son scénariste (Jason Katims) avait déjà fait ces preuves avec ce genre de matériau, mais aussi qu'à de (pas si) rares exceptions près il y a toujours bien un détail ou deux à sauver d'une comédie romantique.

Mais ça serait se méprendre sur la nature même de cet opus là, qui joue plutôt sur le registre de la romance dramatique, n'essayant pas une seule fois de nous faire rire. Au vu du sujet, pourquoi pas ? L'angle choisi pourrait parfaitement fonctionner, et même servir les thèmes ici exposés, enfin, les thèmes ici vaguement abordés, enfin... heu... les thèmes auxquels on songe en lisant le synopsis et de toute évidence délaissés par la production.

Ainsi sont très vite évacuées les questions d'identités liées à la mémoire (s'il fallait vraiment chercher une thèse au film, elle porterait presque vers l'idée d'un destin, du coup, ne cherchons pas...) et le film fait le choix de se centrer sur ses personnages. Le problème, c'est qu'entre l'écriture et la mise en scène, s'attacher à ces protagonistes ne peut se faire qu'au premier degré (c'est à dire qu'on vous a enchainé à eux et que vous cherchez désespérément une scie pour vous couper la jambe.)

Forte du visionnage d'un nombre conséquent de films, incluant plus d'une comédie débile / romantique / les deux, je vous affirme que j'ai rarement suivi des personnages aussi bêtes que le sont ceux du Vow. J'ai cru passé un certain stade que mon fichier .avi était tronqué d'une scène qui expliquait que le mari avait lui aussi subi un trauma crânien, qui à défaut d'amnésique, l'avait juste rendu incroyablement stupide. De fait le scénario s'articule autour de ses tentatives de plus en plus idiotes pour faire retrouver la mémoire à son épouse, puis pour la séduire toute amnésique qu'elle soit. Le film se fait de plus en plus consternant au fur et à mesure que Léo (Channing Tatum, étincelant de médiocrité) se saborde tout seul comme un grand, désamorçant son unique bonne idée en dix secondes montre en main. Face à lui Rachel McAdams ne peut que pleurer en attendant le clap de fin, et le reste de la distribution fait peine à voir dans des rôles unidimensionnels purement utilitaires (on sait très bien, à chaque apparition d'un nouveau personnage, où il va intervenir dans l'histoire.)

Le seul choix un peu méritoire de The Vow tient à sa fin (dans l'idée, car coté mise en scène narrative c'est là encore le vide absolu) mais la caution "histoire vraie" ne devrait jamais être une excuse pour ne pas prendre la peine d'écrire le film en soi. Et tandis que cette chose s'efface doucement de ma mémoire, je vous suggère de (re)voir le surprenant 50 first dates, qui sur des thématiques similaires et après une bonne heure de franche rigolade, vous serrait finalement le coeur comme rarement une comédie l'avait fait.