Quand les Monty Pythons vont dans l'espace. Ou presque. Car il manque peut-être à ce film un brin de folie pour atteindre ce niveau...

L'humour british est là, certes, mais pas de façon constante et l'écriture connait quelques faiblesses... notamment je trouve dans le personnage d'Arthur Dent, qui souffre d'un manque de profondeur et du charisme propre aux anti-héros.

Les 'seconds' rôles en revanche sont particulièrement savoureux entre Helen Miren en super-ordinateur feignant, Alan Rickman en robot neurasthénique et Zooey Deschanel en fan de Darwin au regard lumineux. La distribution, très anglaise, contribue énormément au charme du film, chacun s’y donnant à cœur joie dans une folie jamais outrancièrement interprétée.

Mais c’est justement en se rapprochant de la comédie de sketch à l’anglaise que le film atteint ses limites : l’intrigue s’en retrouve par trop décousue et aurait méritée d’être resserrée sur un élément ou deux. Conserver l’aspect fouillis du livre marchait très bien sur le format de la série télé, nettement moins quand il s’agit de parcourir tout l’univers en une heure et demie.

Du coup, plus que le scénario qui manque de solidité, ce sont les trouvailles visuelles et scénaristiques qui font l’identité d’H2G2 : les monstres bureaucrates, les portes soupirant d’aise et bien sûr, les apartés du guide – qu’on aurait voulu plus nombreux - narrés par le très bon Stephen Fry. En somme, et très paradoxalement… tout ce qui vient du livre original de Doug Adams, qui semblait si inadaptable.

Ce qui fait relativiser l’ensemble : bien sûr le film ne peut valoir le livre mais il n'en demeure pas moins très honnête et s’avérer un très bon divertissement, à l'esthétique tantôt kitch, tantôt magnifiée, et à l'esprit assez particulier... On peut même y déceler ça et là un zeste de poésie et de réflexion...
Ce n'est cependant pas le but premier et il convient de regarder H2G2 comme l'ovni qu'il est.

On ne se trouve pas ici face à de la comédie "grand public", et les amateurs de logique risquent de ne pas accrocher. C’est Doug Adams, c’est anglais, c’est l’adaptation d’un bouquin tel quel inadaptable en film. On aime ou on n’aime pas... Mais force est de reconnaitre qu'il fallait oser.