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 L'arnacoeur
Réalisateur : Pascal Chaumeil
Année : 2010
Acteurs : Romain Duris, Vanessa Paradis, Julie Ferrier, François Damiens
Pays : France


5/10 (1 critique)


Synopsis :
Alex Lippi est un briseur de couples professionnel. Sa mission : sauver d’un futur malheureux des femmes refusant de s’avouer que leur homme les prive du bonheur auquel elles ont droit. Aussi Alex et ses associés ont-ils juré de ne jamais briser jamais de ménage heureux. Mais rattrapé par ses dettes, Alex décide de faillir à sa règle éthique et accepte de séparer, et ce à une semaine de leur mariage, Juliette et Jonathan, le couple apparemment parfait.
 
Critique par Julie postée le 19-02-2010 à 21:32
Note : 5/10
Pourquoi s’en cacher puisque le film ne le fait pas non plus ? L’Arnacoeur est un objet parfaitement commercial, ce dans ses qualités aussi bien que dans ses défauts.

Au rang des premières : un concept efficace, un duo de vedettes bankables jusqu’au bout des talons aiguilles, une réalisation fluide, énergique… Et surtout, un scénario huilé dans chaque coin et recoin, une mécanique souple où tout s’enchaine avec une telle évidence et une telle logique qu’il génère le premier vrai souci de la machine : pas un instant, dans sa mise en place de l’histoire, son développement ou sa conclusion, l’Arnacœur ne surprend, jamais il ne s’éloigne des sentiers battus pour emmener le spectateur vers quelque chose d’inédit, vers ce différent, ce « au dessus du lot » que son héros promet pourtant aux femmes… Bien naïfs seront les spectateurs qui ne connaitront pas la fin à simplement regarder l’affiche. La résolution de la seule question qui se pose vraiment est complètement bâclée, glissée dans le générique comme oubliée en cour de route et recasée au dernier moment (on passera sur l’absurdité du fond même de cette résolution) La tentative de justification morale, cette volonté de faire passer le héros pour un humanitaire de l’amour, ne convainc pas du tout et le film aurait vraiment gagné à se poser sur l’une ou l’autre des chaises entre lesquelles flotte son cul.

S’il fonctionne tout de même le temps du visionnage, c’est d’abord par sa réussite technique : la caméra de Pascal Chaumeil s’amuse, empruntant un moment aux codes du film d’action, donnant presque, ça et là, l’impression de danser.
C’est ensuite par son efficacité humoristique : en faisait des situations son premier ressort comique, le scénario les enchaine sans temps morts et offre, grâce à son caractère outrancier ou au jeu délirant des interprètes, quelques bons fous rires gardant bien le spectateur de regarder sa montre un seul instant.

C’est dans l’aspect romantique de la comédie que le bât blesse : si se moquer d’eux ne pose pas de souci, ressentir une vraie empathie amoureuse pour ces personnages caricaturaux, déjà croisés dans mille films précédents, est une autre histoire. Comment aimer ces protagonistes alors que l’auteur semble lui-même leur avoir porté trop peu d’affection pour les décider méritoires d’une vraie personnalité ?

Cet ultra-classicisme dans l’écriture permet au moins à toute la troupe d’endosser fort bien un costume qui leur a été taillé sur mesure. Romain Duris retrouve son rôle de faux con et vrai cœur sensible, Vanessa Paradis illumine le film de son sourire comme de ses larmes… Mais l’on retiendra surtout le couple du second-plan, assistants d’Alex Lippi, délurés et pourtant beaucoup plus touchants dans la tendresse simple et sans mensonges qui les unis. Là encore, les personnages semblent écrits pour eux : Julie Ferrier, jouant à nouveau les transformistes, est à l’aise dans la totalité de ses costumes et offre au film ses répliques les plus vitriolées tandis que François Damiens reprend sa partition usuelle et permet à l’Arnacœur de jouer d’un humour plus primaire, plus brut de décoffrage (même si l’on va finir par croire que ce monsieur n’a qu’une partition dans son registre d’acteur). Cette alternance finesse / grosses ficelles fonctionne d’autant plus que l’alchimie unissant les deux acteurs est palpable. On sent de façon générale que tout ce beau monde s’est amusé et on pourra alors retenir du film sa bonne humeur communicative.

Car il faut tout de même passer outre – et pardonner - quelques postulats de départs plus ou moins incongrus. Qu’absolument aucune femme ne puisse résister au charme de Romain Duris. Admettons. Que ces femmes partagent une personnalité commune (c'est-à-dire, n’en aient pas du tout ?) pour que les mêmes mots fonctionnent pour chacune d’entre elles. Raclement de gorge. Que ces femmes, enfin, soient bien braves mais jamais capables de voir par elles-mêmes que leur cher et tendre est indigne d’elle, et que revienne donc tout naturellement à M. Lippi de faire un choix décisif à leur place. Entre deux éclats de rires, certains (et surtout certaines) seront en droit de grincer un peu des dents. Ou de préférer, à débourser le prix d'une place de ciné, attendre que le film arrive sur TF1.


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