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 Blindness
Réalisateur : Fernando Meirelles
Année : 2008
Acteurs : Julianne Moore, Mark Ruffalo, Danny Glover
Pays : Brésil, Canada, Japon


5.5/10 (2 critiques)


Synopsis :
Un homme devient soudainement aveugle au volant de sa voiture. Celui qui l'aide à rentrer chez lui se retrouve à son tour frappé de cécité. Peu à peu l'épidémie se répand, contraignant le gouvernement à prendre des mesures drastiques et à confiner les aveugles en quarantaine...
 
Critique par Julie postée le 16-05-2010 à 19:03
Note : 9/10
Peut-on imaginer pour un cinéaste challenge plus excitant que de mettre en images un roman titré L’aveuglement ? Pour un scénariste de retranscrire dans son script la tension d'une narration folle étirant ses phrases à l’infini pour mieux perdre le lecteur, à son tour aveuglé par la prose ? Il n’a pas à dire, adapter le roman de Saramango pour l’écran représentait un défi assez particulier, pouvant se solder par le pire comme par le meilleur, l’option la plus inacceptable étant de produire un film laissant indifférent.

Il n’en est rien ici, Mereilles réalisant un film paradoxalement flamboyant avec un minimalisme visuel retranscrivant à merveille l’idée de « mer de lait » caractérisant la cécité épidémique du livre. Le traitement de l’image, forcément particulier, est ici à la fois au service de l’histoire et au service de l’ambiance. Ainsi le jeu des champs / contre champs diaboliquement efficace, ou la couleur qui disparaît progressivement comme la maladie se répand, comme l’espoir s’efface. Pour le reste, le développement narratif suit rigoureusement la trame du livre, ce qui demeure sa grande qualité comme son principal défaut puisque le film conserve la décevante fin du roman, qui annihilerait presque l’intérêt de ce qui précède si ce qui précède n’était pas si brillamment mis en scène.

Comme le livre ne s’embarrassant pas d’introspection, restant à un point de vue externe et glacial, le film ne joue pas des codes habituels destinés à instaurer une meilleure perception par delà la rétine : exit les musiques dramatiques ou les effets de caméra empathiques. Ici tout est terriblement contemplatif, faisant du spectateur le second témoin (mais seul juge) des événements. Les variations de rythme, de perception, d’humeur, de tension n’étant rendues que par un incroyable travail sur la lumière. Qu’une chose peut-être belle, mentalement mise en images dans l’imagination d’un aveugle. Qu’elle est crue et brute, perçue par les yeux de celle qui voit. Mais Mereilles choisit de ne jamais imposer la philosophie intrinsèque à l’histoire, préférant simplement montrer, sans rien dissimuler mais sans voyeurisme non plus. Et alors que l’on assiste ainsi à une véritable descente morale aux enfers, il parvient scène après scène à construire une esthétique de l’indicible, mieux, presque, une esthétique de l’invisible.

Le résultat est une adaptation des plus réussies, respectueuses (peut être un rien trop) du matériau original tout en réinventant la retranscription en images. Ceux qui n’ont pas du tout aimé le livre passeront donc probablement leur chemin. Ceux qui ne l’ont pas lu subiront quant à eux un choc sans doute beaucoup plus violent. Mais dans l’optique où l’on accepte qu’un film n’est pas forcément fait pour vous mettre à l’aise, ce Blindness demeure une expérience réellement fascinante, marquant, le plus paradoxalement du monde, la rétine aussi bien que l’âme.


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Critique par Aline postée le 19-08-2011 à 16:33
Note : 2/10
Après un début que j'ai pourtant trouvé plutôt intéressant, le film commence à partir en vrille dès la mise en quarantaine, et ne fait qu'empirer jusqu'à la fin; de vaguement malsain, ça devient glauque puis franchement sordide.

On voit arriver le pseudo dénouement depuis plus ou moins le début, le scénario facile et moralisateur tient sur une demi page, et j'ai détesté l'aspect visuel; contrastes trop violents, blancs brulés, images floues... A force de vouloir nous montrer ce que perçoivent les personnages, on manque de sortir de la salle tout aussi aveugles qu'eux.

Deux petits points pour Julianne Moore, parce que je l'aime bien quand même.


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