Léger, vivifiant, ce modeste remake de la Cible émouvante de Salvadori est l'exemple typique du film à la facture très classique mais qui, assumé comme tel, compose un rendu extrêmement plaisant. Wild Target est un film qui fait du bien et n'a pas la prétention d'être autre chose, ce qui lui confère ainsi une sincérité rattrapant bien des petites faiblesses.

Après une ouverture brillante, le film enchaine des séquences très attendues mais qui font malgré tout mouche. Le scénario et la mise en scène ne différants quasiment pas de ceux de l'original, tout le charme de Wild Target tient à ses interprêtes, absolument parfaits, de Eileen Atkins en mère abusive à Emily Blunt en voleuse de charme. Ils permettent à l'excellent Bill Nighy de ne pas porter le film sur ses seules épaules et créent une dynamique évitant tout temps mort ou fausse note. Ainsi le manque de surprise du déroulement est compensé par la bonne humeur constante et communicative du film et l'humour très anglais avec lequel sont revisitées les situations de Cible émouvante.

Les fans de l'original français n'auront certes qu'une plaisante relecture à se mettre sous la dent. Les autres, disposant d'un regard neuf, apprécieront sans doute plus ce Wild Target ne constituant certes pas du grand cinéma mais un divertissement de très bonne facture à l'amoralité finale réjouissante et bienvenue au milieu de productions américaines estivales qui en lieu et place d'une conclusion noire, nous auraient probablement proposé une rédemption.

Car il est vrai qu'au final, la vraie réussite de cette plaisante comédie tient à sa caractéristique première : elle est on ne peut plus britannique.