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 Eclipse (Twilight - Chapitre 3 : Hésitation)
Réalisateur : David Slade
Année : 2010
Acteurs : Robert Pattinson, Kristen Stewart, Taylor Lautner
Pays : Etats Unis


1/10 (1 critique)


Synopsis :
Toujours avide de vengeance, Victoria monte son armée de vampires à Seattle, contraignant les Cullen à faire alliance avec les Quileutes.
 
Critique par Julie postée le 05-07-2010 à 16:51
Note : 1/10
Outre son matériau de base hallucinant de médiocrité et gonflé aux idéologies les plus nauséabondes, la saga cinématographique Twilight pèche par l'un des plus insupportables défauts du milieu du divertissement, à savoir la fénéantise. Ce troisième volet, qui ne se différencie guère des deux premiers que par son titre, donne ici la flagrante impression d'avoir été écrit tourné et monté (ou tout au moins tourné et monté) à la va-vite, sans aucun souci de qualité aucun puisque le titre en question suffit à assurer un confortable pactole dès le jour de la sortie.

Eclipse fait donc atteindre à la saga le stade ultime du foutage de gueule puisque le film n'entend même pas respecter les fans des mormonesques et mous romans de base. Comme d'habitude, le scénario tient sur un ticket de métro (direction : la campagne profonde et ses mariages consanguins) et la pellicule ne parvient à durer 2 heures qu'en étirant jusqu'à la nausée chaque scène de dialogue entre les deux tourtereaux, un blanc de 10 secondes séparant astucieusement chaque réplique les unes des autres. A ce stade, on n'appelle plus ça de la décompression narrative, mais bien de l'usage abusif du bouton pause.

Comme d'habitude donc, il ne se passe absolument rien à l'écran, la menace Victoria peinant à se faire sentir - il faut dire que la voir en tout et pour tout 9 minutes (en cumulant les 3 volets) ne rend pas vraiment le danger palpable. La bataille finale promise survient à 10 minutes de la fin et est d'un ridicule achevé, sans aucune tension, peut-être parce qu'elle ressemble furieusement à un match de football américain. Il ne faut pas plus compter sur l'histoire du triangle amoureux - d'une artificialité confondante - pour faire naître quelque enjeu dramatique : l'issue inévitable et ô combien prévisible désamorçant toute tension possible.

En somme il n'y a visiblement rien à retirer de cette histoire, et derrière la caméra, chacun semble s'être rendu à cette évidence et ne donc faire aucun effort. La photo est moche, la mise en scène plate, les scènes d'action illisibles, le scénario parvient à créer des incohérences dans la pourtant maigre mythologie de Meyer : jamais l'investissement d'une équipe de tournage ne m'a semblée si minimum, si peu enthousiaste. Les quelques grammes d'auto-dérision (bienvenues mais très insuffisantes) abondent dans ce sens, comme si pour se dédouaner du ridicule de la chose, les instigateurs ne pouvaient que nous montrer qu'ils en sont conscients. D'où une exagération forcée des scènes clefs et un ou deux fous-rires involontairement causés par la bêtise abyssale des personnages. Dommage que celle de l'auteur donne plutôt envie de pleurer.

Oui, vraiment, tout le monde se fiche bien de ce qui (ne) va (pas) arriver dans ce Twilight 3, à commencer par les acteurs : peu inspirés, fatigués, ils ne font passer qu'un sentiment à l'écran : la lassitude, l'air d'être pressés que tout ça se termine. Nous aussi.


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