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 La petite marchande de prose
Auteur : Daniel Pennac
Année : 1990
Langue d'origine : Français


9/10 (1 critique)


Histoire :
(suite d'Au Bonheur des Ogres et de La fée carabine)

Clara qui se marie en blanc avec un directeur de prison de 40 ans son aîné, Benjamin qui démissionne pour la cinquantième fois, la Reine Zabo qui le rattrape pour la cinquante-et-unième et Julius, le chien, qui promène sa sagesse toute langue dehors : la routine, en quelque sorte, pour la tribu Malaussène ! Mais voilà que le mariage déraille. Et Benjamin se retrouve embarqué dans une nouvelle histoire à dormir debout, l'une de ces histoires qu'il aime lire à toute sa tribu réunie en cercle autour de lui, le soir avant de dormir. Sauf que cette fois, tout est vrai...
 
Critique par Florence postée le 07-07-2012 à 12:11
Note : 9/10
Que dire sinon que La petite marchande de prose est digne de ses prédécesseurs ? Pas de surprise, si vous avez aimé les premier et deuxième tomes de la saga Malaussène, il y a de fortes chances que vous sautiez sur ce roman de Daniel Pennac avec le même enthousiasme et la même gourmandise.

Comme la fois précédente, je me suis fait un plaisir de retrouver la plume de Pennac, toujours aussi légère et richement détaillée, et de voir réapparaître Benjamin, Clara, Julie et les autres pour une troisième aventure. C'est qu'on s'y attache, à ces personnages. Plus on avance dans la saga et plus on a l'impression de retrouver de vieux amis.

Honnêtement, j'ai mis un petit peu de temps à véritablement rentrer dans l'histoire. Plus de temps en tous cas que pour la Fée carabine, dont les premières pages délicieuses m'avaient tout de suite séduite. Dans La petite marchande de prose, le début manque d'un petit peu de saveur. Les intrigues (au pluriel car oui, il y en a plusieurs) avancent pendant un certain temps en parallèle avant de se rejoindre et de former une histoire dans son ensemble. Ainsi, les premières dizaines de pages présentent des amorces d'intrigues qui n'iront pas plus loin : Benjamin violenté par un auteur mécontent des éditions du Tallion, Clara qui se marie, l'annonce d'une démission à la reine Zabo…

On se doute que ces éléments se rejoindront ensuite, comme les pièces d'un puzzle géant, mais on ne comprend pas tout de suite le rapport entre elles. C'est ce qui fait le point faible du roman à mes yeux mais aussi son plus gros point fort. Ce qui m'épate toujours chez Pennac est sa faculté à rassembler toutes ces pièces du puzzle à la fin du livre et de donner une résolution complète, logique (même si souvent un peu "grosse", fiction oblige), sans aucune zone d'ombre laissée inexpliquée. Pennac est un artiste moderne du genre policier : il écrit chaque tome de sa saga à la manière d'une enquête "humaine", où les personnages ont autant d'importance que le fond de l'intrigue. Ils en sont les rouages premiers, parfois même sans le vouloir, Benjamin ne s'étant pas départi de son rôle de bouc émissaire : "Vous êtes un exercice d'école de première qualité pour n'importe quel flic en apprentissage." lui dit d'ailleurs le commissaire divisionnaire Coudrier. "Jamais vu ça de toute ma carrière, avec vous on pourrait former des générations d'enquêteurs."

De fait, La petite marchande de prose introduit une nouvelle dimension à cette saga, plus affective et émotionnelle. Dû à un rebondissement de l'intrigue, Pennac nous révèle les relations entre les personnages et plonge plus profondément au cœur de leurs sentiments, parfois touchants, voire même amusants, parfois déchirants.

Au final, un roman dans lequel on ne s'ennuie pas et auquel on s'attache : de prises de risques en coups de théâtre, La petite marchande de prose nous réserve bien des surprises.


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