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 When I Kill Myself
Réalisateur : Ryô Nakajima
Année : 2011
Acteurs : Keisuke Koide, Elena Mizusawa, Kazuma Sano, Shinjirô Atae, Taiga
Pays : Japon


8/10 (1 critique)


Synopsis :
Pour faire face à l'accroissement alarmant du nombre de suicides des jeunes, le gouvernement japonais met en place un projet visant à comprendre ce qui les pousse à ce geste. Des enfants sont choisis pour servir de cobayes, se faisant implanter un explosif dans le coeur. Placés sous surveillance, ils disposent d'un bouton qui leur permet de déclencher l'explosif à tout moment.
Quinze ans plus tard, seuls six cobayes ont choisi de rester en vie. Un jour, un agent du gouvernement est transféré comme gardien dans l'établissement où ils sont enfermés. Très vite, celui-ci se lie d'amitié avec eux. Mais bientôt, les cobayes commencent à se donner la mort les uns après les autres.
 
Critique par Stéphanie postée le 26-11-2011 à 20:37
Note : 8/10
Entre improbables et possibles, When I kill myself se fait tour à tour dramatique, haletant ou tendre. Les premières minutes mixent brèves de journaux relatant les nombreux suicides chez les adolescents et la nécessité d’enrayer le phénomène. C’est ainsi que courant 2011, plusieurs centaines d’enfants sont réquisitionnés afin de participer à une expérience pour laquelle ils se verront implanter un dispositif de mort rapide : une seule pression sur un bouton déclenche l’arrêt de leur cœur.

Il est peu de dire que l’idée de base est brinquebalante. Le gouvernement cherche à voir diminuer le nombre de suicides dans la population japonaise mais pour cela il faut que les adolescents cobayes se suicident au plus vite, afin de comprendre le pourquoi du suicide. Les adolescents cobayes étudiés étant enlevés de force de leur famille et isolés du reste du monde, il devient vite très difficile de se dire que ce qui sera observé pourra être généralisé à toute la population adolescente… mais passons.

Le film se met donc en place dans l’un des instituts où (sur)vivent des adolescents cobayes. Installés à table, ces derniers ne communiquent plus, ne mangent pas, vont jusqu’à se battre entre eux sans raison. On pourrait penser qu’ils n’en ont plus rien à faire et qu’ils subissent. Sauf qu’il faut les remettre dans leur contexte à eux : cela fait près de sept ans qu’ils sont enfermés ainsi, sans stimulation extérieure, et étudiés dans leurs moindres faits et gestes. Ces adolescents à priori amorphes sont les survivants d’une expérience monstrueuse. Jour et nuit, l’institution n’attend qu’une chose : qu’ils appuient sur le fameux bouton qu’ils ont à portée de main, pour que le centre puisse fermer.

Ce qui devient réellement intéressant au final (de mon point de vue de spectatrice tout au moins), c’est de comprendre pourquoi ces six adolescents-là n’appuient pas sur le bouton. Ont-ils encore un espoir ? Et si oui, lequel ? A quoi tiennent-ils ?

Chacun d’entre eux a sa solution (et sa stratégie) pour faire face à la tentation. Chacun a sa routine et son système de croyance. En sept ans, leur mental a eu le temps de se façonner pour tenir bon. Les liens entre les six personnages sont très puissants mais parfois inutiles vis-à-vis de la cruauté de l’expérience en elle-même. Ils font bloc ensemble face aux maltraitances dont ils sont victimes de la part des gardiens mais chacun est seul responsable de sa vie.

When I kill myself est un film tragique dans le sens où le sort de ces adolescents est scellé depuis le moment où on leur a implanté le dispositif électrique. Mais paradoxalement, ce que je retiendrai de ce film est un souffle de vie. Ou plutôt une envie de vivre, car ces survivants ont une force incroyable. Il suffit de voir la deuxième partie du film pour s’en rendre compte. Ryô Nakajima arrive à créer quelque chose de grand et à sublimer des scènes a priori anodines. Il parvient à dessiner des ambiances au milieu de la grisaille du paysage, il met en lumière chacune des émotions des personnages et leur ambivalence.

Une fois mise de côté l’absurdité scénaristique de départ, ce film est une bonne surprise.





Critique écrite dans le cadre du Festival Kinotayo 2011


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