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 The Amazing Spider-man
Réalisateur : Marc Webb
Année : 2012
Acteurs : Andrew Gardfield, Emma Stone, Denis Leary, Martin Sheen
Pays : Etats Unis


4/10 (1 critique)


Synopsis :
Abandonné sans explications par ses parents lorsqu'il était enfant, Peter Parker retrouve quelques années plus tard quelques unes des affaires de son père. Il met notamment la main sur une partie de ses recherches, qui le mène alors aux laboratoires Oscorp et à leurs travaux sur la génétique inter-espèce...
 
Critique par Julie postée le 08-11-2012 à 12:07
Note : 4/10
Bien que le découvrant seulement à l'occasion de sa sortie DVD, The Amazing Spiderman était *le* film de Super-héros de l'année que je tenais à voir sur grand écran (et ce surtout après la petite déception causée par l'absence de scope chez les Avengers de Whedon). Parce que peu importe les faiblesses ou les reinterpretations pas toujours heureuses de la BD dans la trilogie de Sam Raimi : que l'on regarde le premier Spiderman, bonheur de gosse, ou le 3ème (épouvantable à quasi tout point de vue) il restait toujours le plaisir indicible de voir un homme-araignée se balancer entre les grattes-ciel sur un écran géant, de ressentir ce vertige et cette liberté de mouvement depuis son siège.

De sorte que même si ce reboot ne satisfaisait pas mes attentes coté narration, le cinéma m'assurerait au moins la joie des images.
... quelques mois plus tard me voilà soulagée d'avoir raté mon coup et économisé une place, tant la réalisation de cet Amazing Spiderman enferme son héros dans des cadrages serrés, des scènes de voltiges peu lisibles, semblant oublier presque de bout en bout que Spiderman vit à New York (représente New York, à vrai dire), ne rendant jamais les sensations de hauteur, de grandiose de la ville et de liberté de mouvement de son héros.




Or tout au long j'aurais eu l'impression que cette réalisation, un peu téléfilmesque, était un symptôme d'une pathologie plus large qui touchait aussi la narration : une volonté - plantée - de donner dans le réalisme. Au final, le Spiderman de Raimi fonctionne beaucoup mieux à mes yeux, car cherche plutôt lui à rester crédible, en acceptant le cadre par définition irréaliste du film de super-héros. En en reprenant les codes, le fun, les tropes, là où Webb, cherchant par trop à sortir de ce moule pourtant pas déshonorant, fera l'impasse sur tous les petits plaisirs qui devraient aller de soi dans un film Spiderman : on n'entendra jamais la fameuse tirade sur ce qu'implique un grand pouvoir...

... peut-être parce qu'elle aurait eu quelque chose d'ironique au vu du résultat. Le premier réel problème de The Amazing Spiderman est antérieur même au choix du réalisateur : il tient aux raisons premières de l'existence du film. Sur le point de perdre les droits de la licence, Sony devait absolument sortir un nouveau volet avant la date limite. Ce nouveau Spiderman est donc né de motivations financières, en aucun cas d'une envie de se réapproprier l'histoire, qui bien que racontée différemment, ne dévie pas tant de celle de Raimi. En tentant de se prouver le contraire, elle passe d'ailleurs très vite sur les fondamentaux, les moments-clefs des origines de Spiderman apparaissant comme des corvées sur un check-list (en particulier la mort de l'Oncle Ben, très sous-employé mais génial Martin Sheen.)

Peu importe, alors, que ce reboot respecte mieux le scénario de la BD, réintègre Gwen Stacy et non Mary-Jane Watson comme premier amour de Peter Parker, refasse de ses lances-toile des mécanismes artificiels ou aborde la questions de ses parents : le film manque d'une vraie âme, d'un regard de fan du comics qui n'a pas à avoir honte de prendre un plaisir fou à lire les histoires d'un type déguisé en araignée qui combat des méchants haut en couleurs. En dépit d'un casting réussi et de dialogues sympathiques, The Amazing Spiderman est un film bien terne.

Reste une scène, que les amateurs de réalisme auront apparemment détesté, trouvée parfaitement ringarde. Et qui restera ma préférée, car si symbolique du genre, du mythe du super-héros, et de Spiderman en particulier : celle où les ouvriers de New York alignent leurs grues pour permettre à leur héros blessé d'atteindre sa destination.
Une scène que pour le coup, je regretterais presque de ne pas avoir vu sur grand écran. Parce que c'est pile ce genre de moments, cette façon particulière de serrer le coeur, que j'attends d'un film de super-héros.


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